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Société

La mère de la première victime de Merah veut "rester debout" en mémoire de son fils

Latifa Ibn Ziaten, Franco-marocaine de 57 ans, le 17 septembre 2017 à New York et dont le fils fils Imad a été assassiné par Mohamed Merah le 11 mars 2012

Latifa Ibn Ziaten, Franco-marocaine de 57 ans, le 17 septembre 2017 à New York et dont le fils fils Imad a été assassiné par Mohamed Merah le 11 mars 2012 - ludovic MARIN, AFP/Archives

En mars 2012, Imad, le fils militaire de Latifa Ibn Ziaten, se faisait tuer par Mohamed Merah. Cette Franco-marocaine est devenue une messagère de la paix, qui veut "rester debout" pour son fils.

L'assassinat de son fils Imad par Mohamed Merah a fait d'elle une messagère de la paix. Pour "rester debout", Latifa Ibn Ziaten, Franco-marocaine de 57 ans, parcourt la France depuis cinq ans, parle aux jeunes dans les cités, les écoles, les prisons, pour les convaincre de ne pas tomber dans "une secte terroriste".

Un mois après la mort de son fils militaire en mars 2012, elle créait une association pour venir en aide au jeunes, et promouvoir la laïcité et le dialogue religieux. Elle assure que son fils "est mort debout", et que c'est son moteur. "Je dois rester debout pour la mémoire de mon fils, pour ne pas avoir un autre Merah, une autre mère qui souffre", assure-t-elle.

"Ma force,c'est d'être sincère"

Latifa Ibn Ziatend assure : "Je ne suis pas une professionnelle, je parle avec mon cœur. On a tous quelque chose dans notre cœur, même si on est violent, dans la souffrance. Cela m'arrive dans les prisons de rencontrer des terroristes qui ne parlent pas et je les fais parler. Ma force, c'est d'être sincère."

L'affaire Mohamed Merah
L'affaire Mohamed Merah © vb/pp, vl/nip, AFP

La mère d'Imad raconte qu'elle a compris ce qui a amené Mohamed Merah à agir de la sorte: "c'était un jeune livré à lui-même, plein de haine. J'ai pardonné ce qu'il était. S'il avait eu une famille, un cadre, peut-être qu'il serait encore là et nos enfants aussi. Mais pour ce qu'il a fait, c'est Dieu qui le jugera, pas moi". 

"Je voudrais qu'il me regarde en face"

Le procès du frère de Mohamed Merah, Abdelkader Merah a lieu ce lundi. Elle attend de lui qu'il parle: " Je voudrais qu'il me regarde en face. C'est très important de regarder une mère en souffrance. S'il est humain, est-ce qu'il va réfléchir à sa complicité avec son frère. Je voudrais que la lumière soit faite lors du procès pour que nos enfants reposent en paix", assure-t-elle. 

Le parcours de Latifa Ibn Ziaten est retracé dans un film d'Olivier Peyon et Cyril Brody: "Latifa, le coeur au combat", en salles le 4 octobre.

S.Z avec AFP