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Société

La France menacée de récession au 2e semestre

L'économie française devrait enregistrer une contraction de 0,1% au troisième trimestre, estime la Banque de France.

L'économie française devrait enregistrer une contraction de 0,1% au troisième trimestre, estime la Banque de France. - -

D'après la Banque de France, l'économie française pourrait retomber en récession au troisième trimestre sous l'impact de la crise qui ébranle les pays du sud de l'Europe. Cela compliquerait l'équation budgétaire du gouvernement pour 2012 et surtout 2013.

L'économie française pourrait retomber en récession au troisième trimestre sous l'impact de la crise qui ébranle les pays du sud de l'Europe, avec pour conséquence de compliquer l'équation budgétaire du gouvernement pour 2012 et surtout 2013, estime la Banque de France. Pour sa première estimation du produit intérieur brut (PIB) de la période publiée mercredi, la banque centrale anticipe un recul de 0,1%, qui ferait suite à une contraction qu'elle anticipe également à 0,1% pour le deuxième trimestre. Elle se montre plus pessimiste que l'Insee qui, dans ses dernières prévisions diffusées fin juin, tablait sur un léger rebond (+0,1%) au troisième trimestre après une croissance nulle sur le premier comme sur le deuxième trimestre. L'institut publiera le 14 août les chiffres du PIB du deuxième trimestre.

Le déficit du commerce extérieur se creuse

Si les prévisions de la Banque de France se confirment, il s'agirait de la première fois depuis l'hiver 2009 que l'économie française se contracte pendant deux trimestres consécutifs, ce qui définit une récession. Les estimations de la Banque de France se fondent sur des indicateurs du climat des affaires qui, pour le mois de juillet, sont en repli, avec des perspectives de tassement de l'activité dans les prochains mois pour l'industrie et de stabilité pour les services.
Parallèlement, les Douanes ont publié mercredi un déficit du commerce extérieur de la France qui s'est creusé à quasiment six milliards d'euros en juin, soit nettement plus que les cinq milliards attendus par les économistes interrogés par Reuters, après un autre déficit de 5,47 milliards en mai. Sur l'ensemble du premier semestre, la balance commerciale française est déficitaire de 34,9 milliards d'euros, contre 38,3 milliards sur les six premiers mois de 2011.

"Nous avons besoin d'entreprises plus fortes"

Le commerce extérieur français souffre depuis le début de l'année de l'atonie de l'économie mondiale, avec un coup de frein à la croissance des exportations (+1,4% après +4,3% au deuxième semestre 2011), attribuable notamment aux difficultés des pays du sud de l'Europe. Ces difficultés se reflètent de même dans les données du commerce extérieur allemand, publiées également mercredi, marquées par un recul de 1,5% des exportations sur le mois même si une chute des importations a permis parallèlement d'augmenter son excédent. La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a insisté dans un communiqué sur le problème de la "compétitivité de nos entreprises", qui explique aussi les déficits français. "Nous avons besoin d'entreprises beaucoup plus nombreuses et beaucoup plus fortes", a-t-elle dit.

La Rédaction, avec Reuters