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Société

La croissance française meilleure que prévu au 2e trimestre

L'économie française a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 0,6%, un peu meilleure que prévu, grâce à l'investissement des entreprises et à la consommation des ménages qui repartent à la hausse. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

L'économie française a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 0,6%, un peu meilleure que prévu, grâce à l'investissement des entreprises et à la consommation des ménages qui repartent à la hausse. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS (Reuters) - L'économie française a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 0,6%, un peu meilleure que prévu, grâce à...

PARIS (Reuters) - L'économie française a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 0,6%, un peu meilleure que prévu, grâce à l'investissement des entreprises et à la consommation des ménages qui repartent à la hausse, selon les données préliminaires publiés vendredi par l'Insee.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a salué ces chiffres qui, selon elle, confortent la prévision gouvernementale d'une croissance de 1,4% sur l'ensemble de l'année, d'autant que celle du premier trimestre a été révisée à la hausse à +0,2% au lieu de +0,1%.

"Si on ne faisait que 0,2% aux troisième et quatrième trimestres, on tiendrait notre prévision de 1,4% pour l'année. Donc cette croissance du deuxième trimestre est vraiment très encourageante", a-t-elle déclaré au micro d'Europe 1.

Elle n'a fourni en revanche aucune indication sur la prévision de croissance de 2,5% pour 2011, que les économistes et le Fonds monétaire international jugent excessivement optimiste. "La révision éventuelle (pour 2011), elle se fera dans le cadre de la préparation de la Loi de finances. Pour l'instant, on constate les chiffres réalisés. C'est beaucoup plus important que les prévisions", a fait valoir la ministre.

Vingt-trois économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 0,5% en avril-juin, leurs estimations s'échelonnant de 0,2% à 0,7%. L'Insee, en juin, prévoyait +0,5% et la Banque de France anticipait 0,4%.

LA CONSOMMATION SURPREND À LA HAUSSE

L'accélération de la croissance est due pour l'essentiel à une hausse inattendue de la consommation des ménages, qui avait stagné au trimestre précédent, et à un rebond, plus prévisible, de 0,8% de l'investissement.

L'investissement des entreprises non financières, en particulier, a augmenté de 1,1% après deux années de baisse continue, reflétant, selon Christine Lagarde, la suppression de la taxe professionnelle et "la reprise de confiance des entrepreneurs dans l'avenir".

Du côté des ménages, l'investissement - essentiellement en logement - a faiblement progressé de 0,1% mais la surprise vient surtout de la consommation, en hausse de 0,4% alors qu'elle était prévue atone au vu d'une baisse de 0,9% de leurs achats en produits manufacturés.

L'autre bonne nouvelle a été l'annonce, simultanée, par l'Insee de la création de 35.000 emplois dans les secteurs principalement marchands au deuxième trimestre, après 23.900 postes créés les trois mois précédents .

"On est en train d'entrer dans un cercle vertueux qui allie consommation, investissement et emplois", s'est félicitée Christine Lagarde sur Europe 1, allant jusqu'à parler d'un "magnifique 0,6%" pour la croissance.

DÉCEPTION SUR LE COMMERCE EXTÉRIEUR

"La croissance économique en France a été relativement forte mais ce chiffre n'a rien de 'magnifique' si l'on accepte de le regarder en détail", tempère Nicolas Bouzou, économiste au cabinet Asterès.

Les variations de stocks ont en effet contribué à hauteur de 0,6 point à la hausse du produit intérieur brut, relève-t-il.

"Autrement dit, si l'on enlève le PIB 'stocké' qui attend dans les entrepôts pour regarder l'évolution du PIB 'vendu', la croissance est de ... zéro !", observe-t-il.

"Et si elle est de zéro, c'est parce que la contribution du commerce extérieur a été négative de 0,4 point".

Les exportations françaises ont progressé de 2,7%, moins que la hausse de 4,2% des importations, alors que les économistes espéraient un coup de pouce de la reprise du commerce mondial et du taux de change euro/dollar plus favorable.

"Finalement, l'économie française retrouve ses travers d'avant-crise", analyse Nicolas Bouzou. "Une demande intérieure dynamique, mais largement satisfaite par les importations et qui peine donc à entraîner la croissance".

Plus sensible aux exportations, l'économie allemande a enregistré une croissance de 2,2% au deuxième trimestre, un chiffre sans précédent depuis 1987 qui a amené le gouvernement à porter sa prévision 2010 à plus de 2% au lieu de 1,4% jusqu'ici.

Véronique Tison, édité par Yann Le Guernigou