L'accès à l'éducation progresse en France, selon l'OCDE

Des étudiants participent à une olympiade de mathématiques, le 19 juillet 2011, à Amsterdam. (photo d'illustration) - Valérie Kuypers - ANP - AFP
Les populations sont de plus en plus éduquées, mais pas pour autant à l'abri du chômage: voilà une des conclusions qui ressort du rapport de l'OCDE sur l'éducation, dévoilé ce mardi. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui compte 34 pays membres, pour la plupart développés (Etats-Unis, Union européenne, Australie, Japon...), et émergents, l'accès à l'éducation progresse en France malgré la crise économique, mais le chômage augmente chez les diplômés et frappe le plus durement les jeunes peu instruits, faisant planer une menace sur "la cohésion sociale".
• Augmentation significative de la population diplômée
Près de 40% des 25-34 ans sont désormais diplômés du supérieur contre 25% chez les 55-64 ans. Dans de nombreux pays, l'écart est supérieur à 20 points, souligne le rapport "Regards sur l'éducation 2014" de l'OCDE.
La crise économique de 2008 "n'a pas ralenti ce processus d'expansion" et dans les pays émergents, "les taux de scolarisation -qui étaient relativement faibles- augmentent à un rythme plus soutenu que dans les pays industrialisés", relève Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, cité dans un communiqué.
• La France, pays attractif pour les étudiants étrangers
La France a notamment fortement investi dans l'enseignement supérieur au cours des dernières années, un atout qui lui permet de demeurer un pays "attractif" pour les étudiants étrangers. Ainsi, le pays type de l'OCDE dépense près de 14.000 dollars par an et par étudiant, contre près de 15. 400 dollars en France. Cette dépense a augmenté de 15% en France entre 2005 et 2011, contre seulement 10% pour la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
• Hausse du chômage chez les diplômés du supérieur
Cependant, l'accroissement du niveau de compétence de la population n'est pas toujours un rempart contre le chômage qui touche les diplômés du supérieur, "en particulier les jeunes". Et de nombreux gouvernements "s'inquiètent de la hausse du chômage parmi les individus plus instruits".
Dans les pays de l'OCDE, le taux de chômage des diplômés du supérieur s'établissait, en moyenne, à 5% en 2012 (contre 3,3% en 2008), mais à 7,4% chez les 25-34 ans (contre 4,6% en 2008). Par comparaison, le taux de chômage des personnes âgées de 25 à 34 ans dont le niveau de formation est inférieur au lycée a atteint 19,8% en 2012 (et les chiffres sont plus élevés encore dans de nombreux pays), alors qu'il était de 13,6% en 2008. Ces chiffres confirment que ce sont les jeunes peu instruits que la crise économique "frappe le plus durement".
• Creusement des écarts de salaires
En matière de salaires, les écarts "continuent de se creuser" entre les adultes qui sont très instruits et ceux qui le sont moins. En outre, en valeur relative, les revenus du travail des adultes moyennement instruits se rapprochent de ceux des adultes peu instruits, ce qui confirme la thèse de l'"érosion de la classe moyenne".
Par ailleurs, un niveau peu élevé de formation et de compétences a également de "nombreuses retombées sociales", dont "la perception de l'état de santé, le bénévolat, la confiance interpersonnelle et l'efficacité politique", souligne l'OCDE, qui met en garde contre les risques d'une "détérioration de la cohésion sociale et du bien-être". Le pourcentage d'adultes qui se disent en bonne santé varie de 23 points selon que le niveau de formation est élevé ou peu élevé. Cette différence est particulièrement importante en Pologne (38 points).