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"Jungle" de Calais: la Belgique rétablit temporairement des contrôles à sa frontière avec la France

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En amont d'un démantèlement annoncé de la "jungle" de Calais, la Belgique a annoncé qu'elle rétablissait temporairement les contrôles à sa frontière avec la France. Pour une durée indéterminée.

La Belgique a annoncé mardi le rétablissement temporaire de contrôles à sa frontière avec la France, pour faire face à un éventuel afflux de migrants quittant la "jungle" de Calais, vaste camp situé près de l'entrée française du Tunnel sous la Manche.

"On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen", a indiqué lors d'une conférence de presse le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, en référence aux règles de l'espace Schengen de libre-circulation. Le ministre justifié cette décision par un impératif de maintien de l'ordre public en Belgique, précisant auprès de BFMTV qu'il "ne fermait pas la frontière, mais rétablissait le contrôle".

"On a fait la même chose que la France après les attentats à Paris", a encore avancé Jan Jambon. "La France effectue ces mêmes contrôles, pour des raisons de menace terroriste, nous le faisons pour des questions d'immigration illégale", a-t-il ajouté.

Refus d'un "Calais" sur la côte belge

Depuis plusieurs semaines, les autorités belges craignent un afflux de migrants aux abords du grand port de Zeebruges, d'où partent des ferrys pour la Grande-Bretagne. Les contrôles seront également renforcés dans la zone portuaire, selon Jan Jambon.

"Nous ne voulons pas d'une jungle comme à Calais sur notre côte", a déclaré à BFMTV Jan Jambon.

Le ministre a justifié cette mesure par le démantèlement annoncé de la "jungle" de Calais, que les migrants ont été sommés de quitter d'ici mardi soir par les autorités françaises. Les milliers d'occupants des abris de fortune de ce camp ont obtenu un répit, le temps que la justice française rende sa décision sur la légalité de l'opération, probablement mercredi ou jeudi selon une source proche du dossier.

Mais "le démantèlement de ce qu'on appelle la jungle est possible", a expliqué le ministre belge, indiquant qu'il craignait que les migrants se dirigent vers le littoral belge, alors que "la saison touristique va bientôt commencer". "On observe déjà un mouvement de migrants de transit. Hier, nous avons arrêté 32 personnes à Adinkerke", une localité situé du côté belge de la frontière, a expliqué Jan Jambon.

Premiers contrôles mis en place dès lundi soir

"Le potentiel, ce sont des milliers de migrants. Pour la plupart, ce ne sont pas des demandeurs d'asile, ce sont des migrants de transit, ils ne veulent pas rester en France ou en Belgique mais voyager au Royaume-Uni", a-t-il poursuivi.

"On va contrôler la frontière à différents lieux stratégiques, sur des lieux utilisés par les passeurs et que la police a détectés. Aussi longtemps que nécessaire", a-t-il expliqué.

Les contrôles ont en fait commencé lundi soir et se sont renforcés mardi. Ils atteindront leur plein effet mercredi, avec "quelque 250 à 290 policiers" belges sur le terrain chaque jour, a précisé le ministre. 

On compte désormais sept pays membres de l'espace Schengen de libre-circulation à avoir rétabli des contrôles temporaires à leurs frontières (Belgique, Danemark, Norvège, Suède, Autriche, Allemagne, France) comme ils y sont autorisés dans des situations exceptionnelles.

D. N. avec AFP