"Je vais dormir dans la voiture": à 83 ans, il risque l'expulsion après la mort de sa compagne, propriétaire de son logement

"Si je pouvais rester ici, ce serait un miracle pour moi". À partir du 1er avril, Paul Rudelle, 83 ans, risque d'être expulsé de sa maison à Séquestre dans le Tarn, où il vit depuis 40 ans. Après le décès de sa compagne Simone, propriétaire du domicile, en 2022, ses belles-filles, désormais héritières, souhaitent le vendre.
"J'ai perdu Simone, j'ai perdu la maison, je suis comme un con", déplore Paul Rudelle auprès de BFMTV.
N'étant ni marié ni pacsé avec Simone, il ne dispose d’aucun droit sur la propriété. Une injustice pour cet ancien maçon, qui affirme avoir rénové l'ensemble de la maison. "J'ai tout refait ici pour que ça ne s'écroule pas. C'était mon métier, c'est normal".
Si Paul Rudelle assure qu'un testament lui léguant la maison existe bel bien, le document reste introuvable. Faute de solution, il envisage de dormir dans une voiture et d’en utiliser une autre pour ses courses. "Si je ne trouve pas ailleurs, je vais dormir dans la voiture. Une voiture pour faire les courses et une autre pour dormir dedans".
SOS Paul Rudelle
Pour venir en aide au retraité, son voisin Christian Houlès a créé l'association SOS Paul Rudelle. "On a monté cette association pour collecter des fonds afin de permettre à Paul de rester dans cette maison", explique-t-il.
Grâce à une cagnotte lancée en ligne, l'association espère ainsi collecter 150.000 euros pour racheter la maison de Simone à ses héritières et permettre à Paul d'y finir ses jours. À ce jour, près de 60.000 euros ont été récoltés.
"On ne peut pas accepter ce genre de choses. Quand on voit Paul, quand on le voit sourire, quand on le voit comme ça, tellement attachant, on pense aux membres de notre famille", partage Paulette, une autre voisine.
"Ce n'est pas possible de laisser une personne âgée dans une situation pareille", fustige-t-elle.
Récemment, la cour d'appel de Toulouse a confirmé l’ordonnance rendue en janvier 2024 par le tribunal d’Albi, qui déclare Paul Rudelle "occupant sans droit, ni titre". Cette décision oblige désormais le retraité à payer une indemnité mensuelle d'occupation de 400 euros à ses belles-filles jusqu'à son départ de la maison, indiquent nos confrères de La Dépêche du Midi.