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Société

Intérieur : policiers et gendarmes inquiets du budget

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Le budget du ministère de l’Intérieur défendu jeudi par Manuel Valls en commission parlementaire inquiète les fonctionnaires de police. Selon les syndicats, certains officiers de police judiciaire font déjà « crédit à l’administration pour travailler ».

Le budget du ministère de l’Intérieur est défendu ce jeudi à l’Assemblée nationale par Manuel Valls. Le ministre s'est voulu rassurant lundi sur les capacités des forces de l'ordre à continuer de travailler. "Il y a des voitures qui roulent, il y a des commissariats qui fonctionnent et des policiers et des gendarmes sur le terrain", a-t-il dit. Le ministre a annoncé qu'il discutait avec Bercy pour trouver "les bonnes solutions pour répondre notamment à ces problèmes" constatés "sur le terrain".

La police « prise à la gorge »

Malheureusement, les déclarations de Manuel Valls ne semblent pas vraiment rassurer les forces de l’ordre. Le syndicat de police Alliance (2e syndicat des gardiens de la paix) craint qu'il y ait des "répercussions" sur le fonctionnement des services. Et mardi, c’était le syndicat Synergie-Officiers qui tirait la sonnette d'alarme à propos de la situation budgétaire actuelle de la police, « prise à la gorge » par Bercy. Le patron de la gendarmerie a lui aussi récemment évoqué devant des parlementaires les nombreuses difficultés budgétaires touchant son institution : aucune commande de véhicules ni d'ordinateurs, difficultés pour assurer les paiements des dépenses d'énergie pour lesquelles il manque aujourd'hui 16 millions d'euros...

« Certains officiers de la PJ doivent payer leur frais d'alimentation et de déplacement »

Raphaël Vallet est délégué syndical SGP-FO de la police judiciaire de Corse du Sud. Pour lui, le ministre a oublié que la Corse est la région française où il y a le plus de criminalité par rapport au nombre d'habitants. « Je ne peux pas être d’accord avec lui puisque la police judiciaire d’Ajaccio fonctionne a minima et avec une efficacité minimale. Nous devions avoir 15 véhicules, nous n’en aurons que 7. Le reste part à Marseille. Actuellement, ce sont les fonctionnaires de police qui doivent payer leur frais d’alimentation ou de déplacement. Et certains fonctionnaires de la PJ ont 200 euros dehors, c’est parfois 10% de leur valeurs. Ils font crédit à l’administration pour travailler. C’est complètement scandaleux ».

La rédaction