"Ils étaient à moitié fous": comment la "Chouette d'or" a bouleversé la vie de ce village de Moselle

C'est une histoire longue de trois décennies qui marquera pour toujours cette petite commune de Moselle. À Dabo, chaque année, des milliers de curieux et d'excentriques se sont pressés dans le village niché dans le massif des Vosges.
Des voyages motivés par la recherche d'une mystérieuse "Chouette d'or". La même qui a fini par être retrouvée cette semaine, lorsqu'un inconnu a réussi à résoudre les énigmes permettant de trouver le totem.
A-t-elle été trouvée à Dabo? Le mystère demeure encore. Mais pour beaucoup de participants à ce jeu de piste géant (les "chouetteurs"), c'était une évidence. Au point qu'il était fréquent de voir des participants mener des fouilles. Au point de devenir une "nuisance" pour certains locaux, comme le raconte Matthieu Bernard, le barman du restaurant de la Chouette d'Or.
"On voyait souvent des gens qui venaient pour chercher, qui posaient des questions", raconte-t-il à BFMTV.
"Ils ne rebouchaient pas les trous"
Ceux-ci étaient facilement repérés, n'étant pas de la région. "Ils se promenaient en forêt, ils creusaient, ils avaient des détecteurs, ils posaient des problèmes avec la commune ou l'ONF car ils creusaient mais ils ne rebouchaient pas les trous", relate le local.
Mais ces visiteurs étaient aussi une manne commerciale et touristique pour la commune. "Cela nous a fait venir du monde, c'est sûr", estime Patrick Keiffer, le propriétaire du restaurant sur le thème de la chouette. "Je pensais qu'elle allait être trouvée un jour, mais cela fait bizarre que maintenant ce soit terminé.
Si la fin du jeu risque de porter un petit coup à la vie touristique, elle mettra fin aux troubles observés par les locaux. "On a vu des gens qui creusaient, ils étaient à moitié fous. J'ai croisé une jeune fille qui a eu des problèmes avec la gendarmerie, parce qu'elle plantait sa tente en pleine forêt, elle creusait des trous, et elle était convaincue que c'était là", se rappelle Laurent, un employé de la mairie.
"Il y a eu des trous. Tous ne les refermaient pas", ajoute auprès de 20 Minutes le maire Eric Weber. "Il y en a eu des rappels à l’ordre. C’était souvent par vagues que les "chouetteurs" venaient. Ils étaient à fond!"