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Société

Hyperconnectée, la génération Y juge les limites du tout-numérique

Image d'illustration.

Image d'illustration. - PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Une étude inédite réalisée auprès de 1.000 étudiants par la Chaire Immobilier et Développement Durable de l’ESSEC dévoile que la génération Y, bien que hyperconnectée, ne veut pas se laisser dominer par le numérique.

Surprise, les jeunes ne vivraient pas uniquement pour leur téléphone portable, leur tablette ou leur ordinateur. Une étude, parue jeudi, montre que les jeunes, véritables experts des réseaux sociaux et de la toile, prône la vigilance concernant le numérique. Pas question pour eux de nier que le numérique occupe une place essentielle dans leur vie mais "on ne peut pas se passer des outils numériques, à commencer par Facebook, qui est pratiquement une obligation pour avoir une vie normale, être invité aux soirées ou récupérer des cours", affirme Adrien, 22 ans, étudiant à la Neoma Business School.

"Il y a de quoi flipper"

Néanmoins, cette enquête montre qu’il y a une prise de recul face à l’invasion du numérique. Les dangers de la géolocalisation sont pointés du doigt: les étudiants sont réticents à 58 % à son usage pour se voir proposer des offres commerciales. Ce chiffre grimpe à 78 % s'agissant d'utiliser le contenu des conversations mails pour se voir proposer des offres en rapport avec leurs centres d'intérêts.

"La génération Y est née avec ces outils. Les jeunes sont au fait des deals conclus entre fournisseurs de services sur internet et les utilisateurs de données. Ils sont plus informés que leurs aînés", relève Fabrice Epelboin, spécialiste médias sociaux et professeur à Sciences-Po. "Aujourd’hui, il suffit de regarder son historique dans Google Maps pour se rendre compte que nos déplacements sont enregistrés, il y a de quoi flipper", poursuit-il.

Rester en contact avec la vie réelle

Le télétravail et la e-consommation n’ont pas, non plus, un fort succès. Alors que l'on estime généralement que l'un et l'autre vont exploser dans les années à venir, seuls 11 % estiment qu'ils travailleront principalement à distance, et 22 % souhaitent faire leurs achats par Internet dans un avenir proche.

"En parallèle de cette numérisation de la vie, les jeunes ont besoin de rester en contact avec la vie réelle, ils aspirent à se retrouver ensemble dans un bureau ou dans une vraie boutique, pour partager du lien social", analyse Ingrid Nappi-Choulet, professeur à l’Essec qui a supervisé l’étude. Ce besoin de réel se retrouve jusque dans leurs habitudes de shopping: seuls 22 % des étudiants interrogés souhaitent faire leurs achats par Internet.

La révolution que constitue le numérique est indéniable. Cependant, cette étude invite les acteurs du numérique à s'interroger sur les limites qu'il doit s'imposer. Et, peut-être, l'occasion d'ouvrir à nouveau le débat sur la confidentialité des données personnelles sur le net. 

C.H.