Handicapée en justice pour un hébergement: décision lundi

La justice devra trancher lundi. - -
"Au nom du droit à la vie". Amélie, une jeune femme de 19 ans lourdement handicapée, réclame à la justice une décision qui obligerait l'administration à lui trouver une place en établissement spécialisé. L'affaire a été appelée au tribunal administratif de Pontoise (Val d'Oise) ce vendredi, qui rendra sa décision lundi.
Amélie Loquet, 19 ans, est atteinte du syndrome de Prader-Willi, une anomalie génétique rare qui a entraîné un retard mental et l'a rendue obèse. Elle souffre aussi de troubles autistiques et de troubles envahissants du développement, et doit être surveillée par ses parents 24 heures sur 24.
Sa famille et l'Unapei, une fédération d'associations spécialisée dans la défense des personnes handicapées mentales, avait attaqué en référé-liberté, une procédure d'urgente, espérant créer un précédent. Jusqu'ici, les personnes handicapées et leur entourage n'ont obtenu que des dommages et intérêts de l'État, mais pas de place.
"Déni de citoyenneté"
"Eu égard à l'absence de prise en charge médico-sociale [d'Amélie] et à l'épuisement psychique de la famille, il y a une atteinte au droit à la vie", a souligné Me Felissi, l'avocat de la famille. Jusqu'à sa majorité, la jeune fille était prise en charge dans des établissements spécialisés. En octobre 2012, elle doit quitter l'institut médico-éducatif qu'elle fréquentait et qui, selon sa mère, "n'était plus adapté". Elle retourne vivre chez ses parents, qui ne trouvent pas de nouvelle place en institution spécialisée.
Attaqués par la famille, le Conseil général du Val-d'Oise et l'Autorité régionale de Santé (ARS) affirment qu'une solution d'hébergement a été trouvée, mais dans un établissement encore en travaux, à Beaumont-sur-Oise, et qui ne peut l'accueillir dans l'immédiat.
"Nous voulons montrer que c'est un déni de citoyenneté", a déclaré Christel Prado, la président de l'Unapei, regrettant que les lois qui prévoient l'accueil des personnes handicapées "dans des établissements adaptés à leurs besoins (...) ne soient pas appliquées".