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Société

Hand : la compagne de Karabatic a parié 1 500 euros pour lui

Nikola Karabatic

Nikola Karabatic - -

Les compagnes des frères Karabatic seront présentées à un juge mardi, dans le cadre de l'affaire du match de handball Cesson-Montpellier. Des joueurs seront également déférés, a annoncé ce lundi le procureur, pour qui il existe « de très fortes suspicions » de match arrangé.

L’enquête sur les paris sportifs et le match présumé truqué de handball Cesson - Montpellier en mai dernier s’accélère depuis l’interpellation de 18 personnes dimanche. Le procureur de la République à Montpellier, Brice Robin, a indiqué lundi que les deux compagnes des frères Karabatic seraient les premières personnes présentées mardi au magistrat instructeur. Des joueurs seront également déférés mais le magistrat n'a pas encore précisé lesquels. La garde à vue de plusieurs personnes interpellées, dont des joueurs et leur entourage, a par ailleurs été prolongée de 24 heures, soit jusqu'à mardi soir.
Trois handballeurs de Montpellier -Mickaël Robin, Vid Kavticnik et Wissem Hmam- ont de leur côté été remis en liberté lundi soir, tandis qu'un nouveau joueur du club, Issam Tej, a lui été placé en garde à vue dans la soirée. Il s'agirait d'une « remise en liberté technique », liée aux délais de garde à vue et au nombre de personnes à présenter éventuellement aux magistrats qui instruisent l'affaire à Montpellier. Elle ne présage en rien de la suite de la procédure à leur égard.
Concernant Nikola Karabatic, le procureur a expliqué que le joueur « est mis en cause pour avoir retiré 1500 euros et parce que sa compagne a parié pour son compte et retiré des gains », évoquant une situation similaire pour Luka Karabatic, son frère, qui joue comme lui à Montpellier. Dans la journée, Jeny Priez, la compagne de Luka Karabatic, a d’ailleurs reconnu « avoir parié » pour son compagnon à sa demande et « avec l'argent de celui-ci ».

« Non-respect de l’éthique sportive »

Si les joueurs incriminés dans l’affaire reconnaissent avoir parié, ils démentent toutefois avoir truqué leur match contre Cesson-Sévigné. Cette ligne de défense ne semble pas convaincre le procureur de la République, qui a expliqué ce lundi qu’il existait « de très fortes suspicions de non-respect de l'éthique sportive ». « Il ressort de l'ensemble des investigations des enquêteurs que de très fortes suspicions pèsent sur le non-respect de l'éthique sportive à l'occasion de ce match litigieux », a déclaré le magistrat lors d'une conférence de presse.

« Un pacte » entre joueurs et parieurs

« Des liens très étroits ont été tissées entre les joueurs et leurs parieurs. Pour ceux qui doutaient d'un pacte, il y a matière à se poser des questions très légitimes », a souligné Brice Robin. « Peut-on jouer normalement un match quand on a engagé personnellement des sommes aussi importantes et quand on sait qu'on a parié la défaite de son club ? », a-t-il poursuivi.
Les propos du procureur ont pour le moins déplu aux avocats des joueurs mis en cause. Me Michael Corbier, un des défenseurs de Nikola Karabatic et de son frère Luka. « J'ai été particulièrement surpris d'entendre le procureur de Montpellier requérir par le truchement des médias. J'ai bien compris que sa conviction était faite, mais il est hors de question que ces gens-là soient jugés, condamnés avant d'avoir pu être défendus », a-t-il déclaré devant les locaux du service central des courses et jeux de Nanterre, où les gardés à vue sont entendus depuis la fin d'après-midi dimanche.
Si le délit de "fraude et corruption sportive" est retenu, les joueurs encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

La Rédaction avec agences