Grande-Synthe: le tribunal administratif examine la demande d'expulsion des migrants

Près d'un millier de personnes sont hébergées dans le gymnase de Grande-Synthe et aux alentours. - AFP
La demande du maire de Grande-Synthe sera-t-elle validée? Le tribunal administratif de Lille doit valider ou non la procédure d'expulsion d'un millier de personnes qui sont actuellement hébergées dans le gymnase de la ville et aux alentours. La mairie souhaite une mise à l'abri de ces migrants. Si la justice accédait à sa demande, l'évacuation pourrait être décidée rapidement.
En décembre dernier, la mairie de Grande-Synthe, face à l'afflux de migrants qui souhaitent pour la plupart rejoindre la Grande-Bretagne, avait ouvert les portes du gymnase. Rapidement, le lieu s'est transformé en camp de fortune, avec l'installation de tentes aux alentours et jusque dans le bois du Puythouck. En juin dernier, le conseil d'Etat a contraint la préfecture du Nord à installer des points d'eau, douches et sanitaires. Dans les locaux de la ville, les hommes sont hébergés dans la grande salle, dans une autre salle se trouvent les familles avec des enfants.
Une situation qui est devenue intenable pour le maire de la ville. "Je ne souhaite pas qu'il y ait des conditions indignes d'accueil sur la commune de Grande-Synthe. Lorsqu'on a 1200 migrants, dont 300 à l'intérieur du gymnase et plus de 900 à l'extérieur qui vivent dans des tentes ou des conditions indignes, ce n'est pas tolérable", a estimé auprès de France 3 Martial Beyaert, maire (PS) de Grande-Synthe.
"Pas question de reculer"
Le premier édile plaide pour une mise à l'abri de ces migrants. Une mauvaise solution pour les associations qui oeuvrent au quotidien dans le gymnase et aux alentours. "Ils vont être placés dans des centres d'accueil dans les Hauts-de-France et ont les incitera à faire des demandes d'asile, détaille-t-on à l'association Adra Dunkerque. Mais toutes ces personnes veulent aller en Grande-Bretagne, elles ont pour certaines déjà payé leur passage, il n'est pas question pour eux de reculer et de demander l'asile en France."
Les associations redoutent donc qu'une fois éloignés de Grande-Synthe, les migrants prennent de plus en plus de risques pour revenir et pour tenter un passage outre-Manche. "Lorsqu'ils reviennent, les conditions de vie empirent, les points d'eau sont retirés, poursuit-on du côté des associations. Nous avons toujours réclamé d'ouvrir des maisons de migrants dans plusieurs villes des Hauts-de-France afin que Grande-Synthe ne soit pas la seule ville à faire face à l'accueil des exilés."