Gard : un couple tire au fusil sur un groupe de maghrébins

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C’est tout un village qui est encore sous le choc quinze jours après le drame qu’a connu Aigues-Mortes dans le Gard dans la circonscription qui a élu en juin dernier Gilbert Collard comme député du Front national. Dans la nuit du 4 au 5 août dernier, William Vidal et Monique Guindon, 44 ans tous les deux, se sont livrés au volant de leur voiture à une « ratonnade ». Proférant des injures racistes et poursuivant les jeunes pendant plusieurs dizaines de minutes dans le quartier du Bosquet, le couple a également ouvert le feu avec un fusil de chasse sur le groupe d’individus.
William Vidal, alcoolisé au moment des faits, a écopé de 4 ans de prison ferme et sa compagne de 2 ans en comparution immédiate à Nîmes le 6 août dernier pour « violence avec armes et incitation à la haine raciale ».
« Il y a une certaine mixité ici »
« On n’a jamais été victime d’acte de racisme ou quoi que ce soit. Il y a une certaine mixité ici. Beaucoup sont des descendants d’Italiens, d’ouvriers Espagnols, c’est un vrai brassage méditerranéen, se livre, étonné, un des jeunes, victime du couple. Est-ce la conséquence de dix ans de discours tenus par les partis politiques ? Ce que l’Etat doit faire, c’est isoler ces individus avant que ça contamine la population. On a peur qu’après ça engendre des actes encore plus dramatiques ».
« De fortes tensions »
Patrice Bilgorai, président de la section de la Licra de Nîmes craint que la victoire du Front national dans cette circonscription puisse favoriser de tels passages à l’acte. Pour lui, les incidents d'Aigues-Mortes sont la conséquence de la banalisation du discours raciste dans le département : « C’est justement cette crainte de voir un certain nombre d’incidents qui dépasseraient le stade de ce qu’on connaît aujourd’hui, c’est-à-dire un racisme « ordinaire ». Nous avons aussi eu dans ce département des agressions antisémites. Nous savons qu’il y a d’autres formes de racisme : anti-blancs, anti-Français, appelons un chat un chat. Il y a aujourd’hui des tensions qui sont fortes ».
Depuis la condamnation, un groupe sur Facebook s’est créé pour soutenir le couple.