Faut-il interdire le port du survêtement dans les salles de cours ?

Ce lundi, une trentaine de lycéens n'ont pas pu pénétrer dans l'enceinte du lycée... - -
Plus de survêt' en cours, sauf en EPS... Les élèves du lycée professionnel Charles-de-Gaulle ne peuvent plus entrer dans leur établissement en jogging ou en survêtement. C'est désormais inscrit dans le nouveau règlement intérieur. Une phrase précise que « le port du jogging et du survêtement est exclusivement réservé aux cours de sport. Pour des raisons d'hygiène et de correction, il est interdit en d'autres circonstances ».
Invités à rentrer chez eux pour se changer
Ce lundi, une semaine après la rentrée scolaire, une trentaine de lycéens, sur les 520 qui fréquentent l'établissement, n'ont pas pu pénétrer dans l'enceinte du lycée. Ils ont été invités à rentrer chez eux pour se changer. C’est le cas de Charline, 20 ans, en Terminale Métier de la mode, qui ironise : « C’est plus difficile de rentrer dans le lycée que dans une boîte maintenant ! Ils voulaient presque mettre les uniformes dans le lycée, c’est ridicule et je ne pense pas que ça va passer. Presque la moitié du lycée est en survêt’ ; on en a tous marre et on veut faire grève ! ». En effet, comme beaucoup de ses camarades, qui trouvent cette mesure discriminatoire, elle envisage de manifester.
« Parce qu'on les forme à une posture professionnelle »
Michel Irrmann, le proviseur du lycée Charles-de-Gaulle de Sète, rappelle que cette décision a été prise à la majorité par le conseil d'administration : « Je crois que pour un lycée professionnel, qui forme à une posture professionnelle, c’est absolument nécessaire. Nous on sait que c’est pour le bien-être des jeunes, pour leur réussite scolaire. Eux ne le comprennent peut-être pas toujours tout de suite, mais quand ils vont aller en stage ou voir un employeur, ils auront pris l’habitude de s’habiller correctement, et pour eux ce sera un véritable atout ».
« Une tenue décente et pas dangereuse, oui, mais... »
Mais pour Adeline Marchika, représentante FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) du lycée Charles-de-Gaulle de Sète, « ça paraît complètement disproportionné. Imposer une ligne comme ça, qui a pour effet de mettre à la porte de l’établissement des élèves, alors qu’en lycée professionnel, le plus gros problème c’est en général l’absentéisme des élèves, ça me paraît tout à fait inapproprié. Une tenue décente et pas dangereuse – qu’on interdise les claquettes ou les sabots pour ne pas que les élèves se tordent les pieds –, bien sûr ! Mais de là à interdire les survêtements, non, je ne suis pas d’accord ».