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Société

Expulsions illégales : en été aussi, dénonce la fondation Abbé Pierre

Au mois de juillet dernier, les associations d'aide aux sans-abri et aux mal-logés avaient demandé au gouvernement un moratoire sur les expulsions.

Au mois de juillet dernier, les associations d'aide aux sans-abri et aux mal-logés avaient demandé au gouvernement un moratoire sur les expulsions. - -

La Fondation Abbé Pierre dénonce les expulsions locatives, en grand nombre durant l’été. « On profite de la période estivale dans les préfectures pour expulser des gens en espérant que ça passera inaperçu », critique l’association.

Chaque hiver, les expulsions illégales font la une de l’actualité. Mais l’été, elles reprennent parfois dans la plus grande indifférence. C'est le coup de gueule de la Fondation Abbé Pierre, qui dénonce les expulsions locatives beaucoup plus soutenues en été que le reste de l'année, d'autant plus que de nombreuses familles sont reconnues prioritaires au DALO (droit au logement opposable).

Procédures « inhumaines et disproportionnées »

Selon la circulaire de 26 octobre 2012 (qui encadre le DALO), l'Etat est dans l'obligation de les reloger mais bien souvent, faute de logements vacants, ces familles se voient menacées d'expulsion, voire mises à la rue sans solution d'hébergement, donc illégalement.
La fondation qualifie ces procédures d'inhumaines et de disproportionnées. « Visiblement, le changement n'est pas pour maintenant », critique l’association, qui qualifie les procédures « d’inhumaines » et « disproportionnées ».

« Des gosses de 8 ou 9 ans, à la rue »

« On profite de la période estivale dans les préfectures pour expulser des gens, des familles avec des enfants, en espérant que ça passera inaperçu », dénonce Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre. « Vous vous rendez compte, des gosses à 8 ou 9 ans, à la rue. Qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Quelle image vont-ils avoir de leurs parents ? Où vont-ils rentrer à l’école le 3 septembre ? Ils ne savent même pas, ils sont à la rue. C’est une déception d’avoir entendu un gouvernement qui a pris des mesures et qui, 15 mois après, n’arrive pas encore à inverser la tendance. Le changement, sur la prévention des expulsions, ce n’est pas encore maintenant ».

La rédaction