BFMTV
Société

Eurotunnel: renforcer la sécurité à Calais ou ouvrir les frontières ?

placeholder video
La situation des migrants à Calais a tendu les relations entre la France et le Royaume-Uni. Deux positions antagonistes s'affrontent au sujet des clandestin: les uns veulent renforcer la sécurité à la frontière, alors que d'autres voudraient ouvrir le passage du tunnel sur la Manche pour "équilibrer" la gestion de ce drame humain.

Renforcer la sécurité aux frontières ou laisser passer les migrants? Face aux camps de migrants installés à Calais, dans l'espoir de traverser l'Eurotunnel pour gagner le Royaume-Uni, la question fait débat en France. Les relations de part et d'autre de la Manche se sont tendues ce week-end sur cette question épineuse du flux migratoire. Une partie de la presse britannique a ouvertement dénoncé un "laxisme" français.

Les ministres de l'Intérieur français et britannique ont annoncé, dans une déclaration dévoilée dimanche par le Journal du Dimanche, un renforcement de la sécurité à Calais pour empêcher les migrants de passer au Royaume-Uni par l'Eurotunnel.

L'ouverture des frontières

En contraste avec cette coopération franco-britannique, Xavier Bertrand, candidat "Les Républicains" à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a menacé le Premier ministre britannique David Cameron dans une interview au JDD de "laisser partir les migrants" en Angleterre. L'ancien ministre du Travail estime que le Royaume-Uni a sa part de responsabilité dans le regroupement des migrants à Calais, car "il est possible d'y travailler sans papiers et que beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher", selon le député de l'Aisne.

En clair, le problème ne concerne pas que la France, et certaines voix se font entendre pour que le Royaume-Uni s'implique davantage dans cette crise. Ainsi, Christian Salomé, de l'association L'Auberge des migrants, défend une ouverture de la frontière franco-britannique, estimant qu'elle permettrait d'équilibrer la gestion de ce drame humain, alors que de nombreux migrants décèdent en tentant de passer clandestinement par ce biais. "Les réfugiés de guerre iraient en Angleterre, se rendraient compte par eux-mêmes que ce n'est pas un paradis. Un équilibre se créerait entre les différents pays européens, tout simplement", selon Christian Salomé.

Pas de réponse européenne

Cette situation n'est pas isolée en Europe. Le président italien Silvio Berlusconi avait, pour sa part, choisi l'ouverture de la frontière franco-italienne pour faire face à un afflux de migrants en provenance de pays en guerre. Plus récemment, la Hongrie a de son côté choisi le renforcement de la sécurité à travers la construction d'un mur à sa frontière avec la Serbie.

La Commission européenne avait proposé aux Etats membres, le 13 mai dernier, d'instaurer des quotas afin de mieux répartir les réfugiés au sein de l'Union européenne, mais les gouvernements n'ont finalement pas réussi à se mettre d'accord sur la répartition. La situation reste donc entre les mains des États , entre un renforcement de la sécurité ou l'ouverture des frontières.

Jérôme QUÉRÉ avec Carol Isoux et Julie Guillot