En 2014, l'Opéra de Paris a réglé 150.000€ de taxis et frais de bouche

L'Opéra de Paris, qui gère l'opéra Garnier et l'opéra Bastille, s'est montré particulièrement généreux en matière de remboursement de frais. - Wikimedia
Il y avait eu l’affaire des frais de taxi (40.000€) d’Agnès Saal, ancienne directrice de l’INA, puis celle des travaux somptueux du bureau de Mathieu Gallet (100.000€), actuel PDG de Radio France. D’après un rapport de la Cour des comptes, l’Opéra de Paris serait également coutumier des dépenses mirifiques pour financer le train de vie de ses dirigeants. L’organisme public, qui chapeaute l'opéra Garnier et l’opéra Bastille, s’est montré particulièrement généreux en matière de frais de représentation, de transport et de travaux.
En 2014, la facture de taxis s’élevait à 100.000€. Plus grave, ces trajets étaient effectués – entre autres - par quatre dirigeants qui disposaient déjà de voiture avec chauffeur. Cette pratique a pris fin en 2014: seul Benjamin Millepied, chorégraphe de Nathalie Portman dans le long-métrage Black Swan, a pu continuer à profiter du privilège jusqu’à sa démission en février dernier. "C'était prévu par son contrat de travail, je n'ai rien pu faire", assure Jean-Philippe Thiellay, l’actuel directeur adjoint, dans les colonnes du Parisien. "Ces pratiques font partie du passé. Son successeur, Aurélie Dupont, n'a pas de chauffeur."
Des frais de bouche pour séduire des mécènes
Autre poste de dépenses pour le moins discutable, les frais de représentation, qui s’élèvent à 52.413€. Ou plutôt les frais de bouche, comprenez les invitations gracieuses au restaurant destinées à inciter les riches mécènes à contribuer financièrement au développement de l’institution. "Cela nous rapporte plus de 10 M€ par an", insiste Jean-Phillipe Thiellay.
Les frais de réception sont plus importants: 175 222€, alloués à l'organisation de réceptions, aux départs des danseurs ou encore aux relations publiques. Enfin, des travaux pour changer la moquette et les meubles, dont la facture s’élève à 56.000€.
La direction était à l’époque au courant des incohérences liées à ces frais professionnels. Une note interne évoquait une progression 25% à laquelle il fallait rapidement mettre rapidement un terme.