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Emploi: François Ruffin souhaite "une relocalisation" et "des outils de régulation" 

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Le député insoumis a fustigé le gouvernement qui, selon lui, n'a "pas de direction."

Invité ce mardi matin sur BFMTV et RMC, le député La France insoumise de la Somme, François Ruffin, a livré son analyse sur la situation économique de la France après les dernières semaines de confinement dues à l'épidémie de coronavirus. L'élu, qui appelle à un "grand plan" afin de relancer l'emploi, souligne dans un premier temps qu'il faut "consommer moins et répartir mieux."

L'exemple picard

Pour le député, le salut de la France devrait également passer par une relocalisation des entreprises sur le territoire national. "Je suis protectionniste, ce que je défends, c'est une relocalisation des emplois. Sur le plan social il nous faut un outil industriel fort, dès 2008, j'ai écrit un livre à ce sujet", souligne-t-il. 

Afin d'illustrer son propos, François Ruffin poursuit avec un exemple venu directement de sa circonscription. 

"En Picardie, qui a été un grand coin textile, on se retrouve incapable de produire des surblouses et c'est ma mère qui les produit avec des amies pour l'hôpital d'Abbeville avec des bénévoles, c'est une tragédie. Ca fait 20 ans que j'alerte, on ne peut pas laisser faire ce dumping social qui est également un dumping environnemental. On ne peut pas laisser partir nos vêtements, nos médicaments", fait-il encore valoir. 

Quant à un possible rapprochement avec le Rassemblement national, mais aussi le gouvernement, qui a fait montre ces derniers jours d'une volonté de relocalisation en France, l'élu balaie cette possibilité d'un revers de main. 

"Quand j'ai écrit mon livre tout le monde était d'accord, le problème c'est comment on le fait. Je le disais avant Marine Le Pen. Il faut des outils de régulation", martèle-t-il.

"Quel est le cap?" 

François Ruffin s'est également montré extrêmement méfiant quant au plan de soutien à l'automobile que doit présenter dans les prochaines heures Emmanuel Macron. "Pourquoi faire? On a des dirigeants qui n'ont pas de direction", estime-t-il, avant de donner un exemple précis.

"Il y a un an ils reçoivent Renault Alpine qui a une usine à Dieppe et aujourd'hui, on met 5 milliards et ils disent que l'usine ferme. Quel est le cap, la place de l'automobile dans la situation actuelle?", conclut-il.
Hugo Septier