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Prof soupçonné de pédophilie en Essonne: les syndicats se défendent

L'enseignant en mathématiques de 55 ans avait été réintégré au collège Blaise Pascal à Villemoisson-sur-Orge.

L'enseignant en mathématiques de 55 ans avait été réintégré au collège Blaise Pascal à Villemoisson-sur-Orge. - Capture streetview

Un professeur, récidiviste, a été mis en examen la semaine dernière pour pédophilie. Condamné en Angleterre pour les mêmes faits, il avait été autorisé à reprendre l'enseignement en France. Une situation que Najat Vallaud-Belkacem avait qualifié d'"intolérable". Un syndicat d'enseignants dénonce les accusations à l'encontre du corps éducatif de la ministre.

"L’éducation nationale en avait donc connaissance, cet enseignant a donc été réintégré et a continué à enseigner (…) cela m’est intolérable", avait dénoncé vendredi Najat Vallaud-Belkacem. Ce jour-là, le ministère de l'Education nationale révélait qu'un professeur de collège, soupçonné de pédophilie, avait déjà été condamné pour les mêmes faits au Royaume-Uni. Une commission paritaire avait pourtant décidé de le laisser enseigner à nouveau en France.

Au lendemain de la vive réaction de la ministre, le syndicat SNES-FSU a dénoncé, dans un communiqué, une "méconnaissance grave du fonctionnement de l’institution". Les attaques de la patronne de la rue de Grenelle raisonnent pour eux comme "une volonté de jeter l’opprobre sur les représentants des personnels pour mieux se défausser des responsabilités qui lui incombent".

Najat Vallaud-Belkacem "fait porter le soupçon", selon eux, "de manière injustifiée et indigne sur des personnels".

"Rôle consultatif"

La semaine dernière, le professeur, âgé de 55 ans, a été arrêté, puis mis en examen, avant d'être placé en détention après la découverte d'un téléphone portable contenant des centaines de photos pédopornographiques ainsi qu'une vidéo montrant des attouchements sur un mineur. La ministre avait alors précisé que le suspect avait déjà été condamné pour les mêmes faits au Royaume-Uni alors qu'il officiait comme directeur de colonie.

Après avoir purgé sa peine de 15 mois de prison, l'enseignant de Villemoisson-sur-Orge, en Essonne, avait été autorisé à reprendre les cours en 2007. Une commission paritaire composée de 35 membres avait estimé, à l'unanimité, qu'aucune sanction ne pouvait être prise à son encontre au nom du bénéfice du doute.

Le SNES-FSU, qui condamne par ailleurs les faits qui ont conduit à l'arrestation de l'enseignant, explique qu'une commission paritaire n'a qu'un "rôle consultatif" et que sanction disciplinaire, tout comme l'affectation et la réintégration "appartiennent au recteur et au ministre". Le syndicat indique également que la commission "n'a aucun pouvoir d'investigation".

"Elle (Najat Vallaud-Belkacem, NDLR) oublie aussi que les CAPA de l’académie de Versailles prononcent des avis favorables à la radiation de collègues et ne sauraient être suspectées de complaisance à l’égard de faits inacceptables."

J.C.