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Société

Des salariés d'une entreprise de diagnostic immobilier surexposés à des produits cancérogènes

Analyses en laboratoire (illustration)

Analyses en laboratoire (illustration) - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Spécialisée dans le diagnostic des biens immobiliers, notamment en matière d'amiante et de plomb, la société AC Environnement est accusée par une trentaine de salariés de les avoir surexposés à des substances hautement toxiques. Ils ont porté plainte.

Hépatite, complications de grossesse, douleurs neurologiques, maux de tête, nausées... Une trentaine de salariés et anciens employés de la société AC Environnement, l'un des leaders du marché du diagnostic immobilier, ont porté plainte contre X pour mise en danger d'autrui, estimant avoir été surexposés à des substances cancérogènes sur leur lieu de travail, révèle une enquête du Monde et de franceinfo.

Employés dans les laboratoires de Gentilly, dans le Val-de-Marne, et de Riorges, dans la Loire, les plaignants accusent leur employeur de ne pas avoir suffisamment protégé leur santé alors qu'ils manipulaient quotidiennement des produits toxiques comme le chloroforme, l’acétone et l’éthanol afin d'analyser les échantillons collectés dans les logements et bâtiments industriels dont l'entreprise assurait les diagnostics.

Un rapport de 2016 caché par la directrice d'un des laboratoires

Dès juin 2016, un rapport de la société Oxygenair révélait des concentrations de chloroforme atteignant jusqu’à 242,6 milligrammes par mètre cube (mg/m3) d’air sur une durée de huit heures dans le laboratoire de Gentilly, soit près de vingt-cinq fois la valeur limite d’exposition professionnelle, indique Le Monde. Ce document n'a toutefois été porté à la connaissance des salariés qu'au mois d'avril dernier par la directrice du laboratoire qui a reconnu avoir caché ces résultats, avant de démissionner un mois plus tard.

Simultanément, les résultats d'analyses sanguines réalisées par une employée montrant des signes d'intoxication dévoilent eux aussi un taux de trichlorométhane (chloroforme) 88 fois supérieur à celui observé dans la population en général.

"Ces produits chimiques étant particulièrement dangereux, cancérigènes et mutagènes, leur utilisation impose la mise en place d’installations spécifiques et l’instauration de nombreuses mesures préventives dont les salariés n’ont pas bénéficié", regrettent les plaignants, cités par franceinfo, qui réclament l'ouverture d'une enquête.
Mélanie Rostagnat