Dentistes: des «dérives inacceptables», selon 60 millions de consommateurs

60 millions de consommateurs dénoncent dans une étude publiée lundi « les pratiques tarifaires excessives » des dentistes. Conséquence : de plus en plus de patients renonceraient aux soins dentaires.

Voilà qui ne va pas réconcilier les Français avec leurs dentistes. Selon une enquête de 60 millions de consommateurs publiée ce lundi, les soins dentaires, peu remboursés par l'Assurance maladie, font l'objet de « pratiques tarifaires excessives », voire de « dérives inacceptables » qui se développent. Conséquences : de plus en plus de patients renoncent aux soins. Le reste à charge, c’est-à-dire ce qui n’est pas remboursé par l’Assurance maladie, est la principale raison de renoncement.

Jusqu'à 400 euros de reste à charge

L'étude cite notamment le coût « très conséquent » des prothèses, comme les couronnes, bridges, inlays ou reconstitutions. Autant de techniques de soins qui coutent très cher aux patients. L’Assurance maladie rembourse en moyenne 80 euros et les mutuelles complètent, mais en moyenne, le reste à charge pour ce type de soins s'élève à 290 euros pour chaque patient. On peut même atteindre 400 euros à Paris.
L’association 60 millions de consommateurs rappelle qu'il existe souvent des solutions moins onéreuses... Mais curieusement, dit-elle, ces solutions ne sont presque jamais proposées par les dentistes, accusés de privilégier la plupart du temps des soins dont les tarifs peuvent être fixés librement.

« La dentition c'est capital pour la santé »

Le problème, c’est que de plus en plus de patients renoncent à se faire soigner en raison des tarifs des dentistes. Ce qui n’est pas sans conséquence pour la santé, rappelle Claude Rambaud, présidente du Collectif de patients CCIS (Collectif inter associatif sur la santé) : « Ces prix sont la première cause de renoncement aux soins. C’est dangereux car la dentition c’est capital pour la santé. Une dentition en très mauvais état avec des risques infectieux importants, ça peut entraîner d’autres types de pathologie ».

Philippe Gril avec Stéphanie Collié