Crise en Guyane: les barrages "ouverts" pour le weekend de Pâques

Des membres du collectif des "500 frères" manifestent le 7 avril 2017 devant la préfecture de Cayenne en Guyane - jody amiet, AFP/Archives
La Guyane est paralysée depuis près de trois semaines par un conflit social qui entend dénoncer les retards de ce territoire d'outre-mer par rapport à l'Hexagone. Mais le fossé continue de se creuser entre partisans et opposants de la stratégie des blocages.
Des barrages ouverts... "mais pas levés"
Les festivités de Pâques approchant à grand pas, le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" ("Pour que la Guyane décole") a décidé de lever les barrages "jusqu'à nouvel ordre". Le porte-parole du collectif, Mikael Mancée, qui est également le leader charismatique du mouvement des "500 frères contre la délinquance", dont les membres se déplacent encagoulés, a néanmoins tenu a précisé ce vendredi sur Guyane 1re que les barrages "sont ouverts", mais "pas levés. Une façon d'assurer que le collectif, qui doit se réunir lundi, n'abandonne pas pour autant la mobilisation.
"On peut circuler, en cette période culturelle forte pour la Guyane" a-t-il également assuré, le weekend pascal étant largement suivi par les guyanais.
Quelques barrages seront maintenus
Presque tous les barrages seront ouverts ce weekend, hormis quelques-uns jugés stratégiques, notamment celui du Centre spatial guyanais, vitrine économique du territoire, mais symbole pour les Guyanais des inégalités persistantes. Le mouvement social qui secoue le département empêche depuis plus de trois semaines le lancement de la fusée Ariane.
Le collectif "Pou la Gwiyann dékolé", composé de plusieurs associations, élus et syndicats, a refusé qu'une délégation se rendre à Paris pour rencontrer François Hollande. Ce refus marque selon les membres du collectif "la colère de la population vis-à-vis d'un président qui n'a jamais porté attention à notre égard depuis le début du mouvement".
Un mouvement qui se restructure
"On est mobilisé, ça ne changera plus jamais, on a soulevé quelque chose qui ne s'arrêtera pas. On est parti pour des mois", a prévenu Mikael Mancée.
Le collectif a décidé de se structurer en différents "pôles" pour la suite du mouvement. "On établit des dossiers qui concerneront l'ensemble du territoire, dans tous les domaines", a-t-il expliqué.