Covid-19: "Danser encore", la chanson devenue symbole des pro-réouvertures

Des clients attablés à une terrasse à Paris, le 2 juin 2020, jour de la réouverture partielle des bars et restaurants (photo d'illustration). - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
Un nouveau signe de ralliement pour certains, des rassemblements inconséquents pour d'autres. Depuis maintenant plusieurs mois, de nombreux rassemblements contre les mesures coercitives mises en place par le gouvernement afin de lutter contre la propagation du Covid-19 ont été recensés en France, du Var à la Bretagne, en passant par les Ardennes.
L'un de ces rendez-vous les plus marquants date du 8 avril dernier, à la gare de l'Est parisienne, où une foule de plusieurs dizaines de militants s'étaient réunis dans le bâtiment et avait réalisé une chorégraphie savamment orchestrée qui avait provoqué l'ire des réseaux sociaux, où ces rencontres en dépit des gestes barrières avaient fait polémique.
Reste que ces flashmobs ont bel et bien un dénominateur commun, une chanson, sortie en décembre 2020, appelée Danser encore. Œuvre du groupe roubaisien HK & Les Saltimbanks, celle-ci est devenue le symbole du ras-le-bol d'une partie des Français et ses paroles ne laissent que très peu place au doute quant à son caractère anti-confinement.
"Et quand le soir à la télé, Monsieur le bon roi a parlé, Venu annoncer la sentence, Nous faisons preuve d'irrévérence, Mais toujours avec élégance", peut-on par exemple entendre.
"C'est fort de café"
Rencontré par le média Huffington Post, le groupe se dit dépassé par la popularité de son titre. "Nos décideurs se sont trompés lourdement d’avoir sous-estimé ça, d’avoir négligé la santé psychologique des gens. Il faut venir dans les rassemblements pour le voir", assure le chanteur, Kaddour Hadadi.
Lors d'un rassemblement auquel le groupe participait à Lille, le média a interrogé ce dernier, qui dans la chanson dénonce "l'absurdité sur ordonnance" quant à de potentiels risques de contamination liés à ces rencontres.
"Dire que c'est nous les responsables, c’est fort de café. C’est complètement disproportionné comparé à 2000 personnes qui, pendant 30 minutes, en plein air, sont heureux de se retrouver. Et on vient nous pointer du doigt pour ça?", souligne-t-il, prenant comme élément de comparaison les voyages en transports en commun qui sont restés autorisés durant les différents confinements.
"On lâche rien"
Pour les participants à ces flashmobs, qui sont désormais organisées jusque devant le Sénat tous les samedis à midi, ces moments de danse et de chants sont extrêmement importants afin de supporter la morosité actuelle.
"Tout s'est bien déroulé, il y avait de la bonne humeur partout et j'ai eu vraiment d'excellents retours de la part des participants et des passants. C'était un grand moment de partage, ça manquait!", assure une danseuse niçoise rencontrée par France 3 Régions.
Pour l'heure, Danser encore comptabilise plus de 3 millions de vues sur YouTube et le succès du titre ne se dément pas. Plus récemment, le même groupe a sorti une nouvelle chanson, comme un écho à la précédente, nommée On lâche rien, terme lui aussi repris lors des manifestations.