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Coronavirus: de retour chez eux, des Français racontent la vie à bord du navire de croisière Westerdam

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Jean-Pierre et Martine Fuchs sont restés cloîtrés onze jours sur le Westerdam, avec 1453 autres croisiéristes. Ils ont pu rejoindre leur domicile breton vendredi et surveillent assidûment leur état de santé depuis qu'une ancienne passagère a contracté le coronavirus.

"C'était des vacances atypiques, c'est peu de le dire!" Les 1455 passagers du Westerdam, sur lequel se trouvaient trois Français, ont vu leur séjour sombrer à cause de l’épidémie de Covid-19. Tous avaient embarqué le 1er février sur le paquebot à Hong Kong - où une personne est morte et 60 ont été infectées par le coronavirus - et devaient mettre le cap vers le Japon. Mais par crainte de l'épidémie, l'archipel nippon, Taïwan, les Philippines, l'île de Guam et la Thaïlande ont refusé que le navire mouille l'ancre chez eux.

Rejeté de toutes parts, le Westerdam a erré en mer pendant 11 jours avant de trouver un port d’accueil jeudi à Sihanoukville, au Cambodge. Plus de 1200 croisiéristes ont ainsi pu retrouver la terre ferme le soir même, après avoir passé un rapide examen médical.

"Accueillis comme des rois"

"On nous a pris la température et comme personne n'avait de fièvre, une première vague a pu descendre du bateau jeudi soir. On a été accueillis comme des rois par le Premier ministre cambodgien, et sous les applaudissements", raconte Martine Fuchs, 71 ans, interrogée par BFMTV.com.

Mais l'excitation est vite retombée du côté des autorités. Samedi, une passagère américaine de 83 ans, fiévreuse et souffrant d’une forte toux, a été diagnostiquée positive au coronavirus à son arrivée à Kuala Lumpur, en Malaisie.

"Avec mon mari, ça ne nous a pas inquiétés outre mesure", tempère Martine Fuchs, d'un ton léger. "A bord, nous sommes restés entre Français et Canadiens francophones. Je ne pense pas avoir croisé cette femme."

"On était dans notre bulle"

Martine et Jean-Pierre Fuchs ont pu regagner leur domicile de Lamor-Baden, dans le Morbihan, dès vendredi. "Holland America (l'amarteur du navire, ndlr) nous a trouvé un avion direction Paris le vendredi matin à 8h30", se réjouit-elle. Depuis, le ministère de la Santé a joint le couple par téléphone pour leur indiquer les précautions à prendre concernant leur santé.

"On doit se laver les mains régulièrement et éviter de côtoyer d’autres personnes. On a prévenu nos amis en leur disant 'ne vous déplacez pas, c’est pas la peine. On va communiquer par téléphone dans un premier temps en attendant d’en savoir un peu plus'", commente Jean-Pierre Fuchs. 

Si ces vacances ont pris un tournant inattendu pour les Fuchs, elles n'ont pas été gâchées pour autant, assurent-ils. "Sur le bateau, on était complètement inconscients. Quand un port nous refusait, on attendait la réponse du suivant tout en profitant du confort de la croisière. On était dans notre bulle et on n'en a pas souffert", sourit la septuagénaire.

"Du bon et du mauvais"

"Il y a eu du bon et du mauvais. Mais en tout cas, ça nous fait des choses à raconter!" lance Martine qui doit tout de même rester attentive à l'apparition d'un quelconque symptôme.

Un dernier Français est toujours à bord du Westerdam, placé en confinement avec 233 autres passagers et les 747 membres d'équipages du Westerdam qui attendent les résultats de leurs tests pour savoir s'ils peuvent enfin débarquer, a indiqué Holland America à BFMTV.com, précisant que ces résultats devraient arriver "incessamment sous peu". Quant aux 1200 croisiéristes qui ont déjà pris le chemin du retour, Holland America tente de retrouver leur trace afin d'endiguer une propagation du virus. 

Ambre Lepoivre avec Alice Brousse