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Société

Conduisez, vous êtes fichés...

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Le ministère de l’Intérieur aurait décidé d’introduire des puces électroniques dans les nouvelles cartes grises et les plaques d’immatriculation.

Le magazine Auto Plus dévoile cette semaines les secrets de la prochaine carte grise, distribuée à partir du mois de janvier, et que le ministère de l'Intérieur annonce comme infalsifiable, ou presque. Elle sera couplée aux nouvelles plaques d'immatriculation qui équiperont les véhicules neufs à partir du 1er janvier. Cette nouvelle carte grise est truffée d'éléments de sécurité : numéros d'immatriculation perforés au laser, variation de couleurs sous l'effet des ultraviolets, lecture optique avec 2 lignes de chiffres, comme pour les nouveaux passeports...

Ce dispositif vise deux objectifs : rendre le document infalsifiable (ou presque) afin de stopper toutes les « magouilles » actuelles autour de la carte grise, et faciliter le travail des policiers puisqu'ils auront la possibilité de « scanner » cette carte grise. Résultat : moins d'erreurs dans l'attribution des PV...

L'éventualité d'une puce

Auto Plus a des informations selon lesquelles la carte grise pourrait être équipée d'une puce intégrée dans le papier. Cette puce rendrait encore plus infalsifiable la carte et permettrait de « communiquer » avec les fichiers de la police. Sollicité par le magazine, le ministère de l'Intérieur n'a ni démenti ni confirmé l'information. Autre éventualité, une puce intégrée directement dans la nouvelle plaque d'immatriculation. Lors des déplacements du véhicule, les informations contenues dans la puce pourront être envoyées directement à une base de données centralisée. A distance, les policiers pourront savoir si le véhicule est volé ou si son contrôle technique n'est pas à jour. Concrètement, les infractions détectées seraient alors traitées automatiquement.

Interrogée hier par RMC sur la mise en place d'une puce dans la carte grise ou les plaques d'immatriculation, l'Agence nationale des titres sécurisés n'a pas souhaité nous répondre. Cette agence, qui dépend directement du ministère de l'Intérieur, s'occupe de tous les nouveaux documents administratifs dits « infalsifiables ».

Pascal Pennec, rédacteur en chef adjoint à Auto Plus, était ce matin sur RMC pour revenir sur ces informations : « Pour les plaques d'immatriculation, nous avions montré il y a déjà deux ans un spécimen qui était tout à fait prêt, tous les acteurs s'étaient engagés. Techniquement tout est prêt, mais à l'époque ça avait fait un petit scandale et du coup le projet avait été un petit peu mis en veilleuse. C'était prévu pour une application dès 2010, reste à savoir si c'est maintenu. »

« Le principe est évident : une puce est une espèce de petite antenne, donc il suffit que la voiture passe devant un portique et ça détecte automatiquement toutes les données du véhicule. La question se pose maintenant pour les fameuses cartes grises qui vont arriver le 1er janvier 2009 avec les nouvelles plaques d'immatriculation. Est déjà prévu un système qui permettrait d'être lu avec un lecteur optique, comme cela existe déjà sur tous les passeports. En plus, il y a un petit rond mystérieux sur les spécimens qu'on a pu voir : cache-t-il la puce ou pas ? »

« Un souci de santé publique »

Invité de Bourdin&Co, le secrétaire d'Etat en charge des Transports, Dominique Bussereau, a été interrogé au sujet de ces puces : « J'ai été récemment témoin d'accidents de car, ou encore de celui d'avion en Espagne, et l'une des vraies difficultés est d'avoir des renseignements sur l'identité réelle. Si vous prenez une victime mexicaine dans l'accident d'avion en Espagne et que vous regardez son permis de conduire, vous avez des données concernant la santé, l'état sanguin, d'éventuels problèmes cardiaques, qui sont sur une petite carte plastifiée qui sert de permis de conduire. Je pense que nous devrions réfléchir en France à un document que porteraient les automobilistes, qui peut être leur carte grise ou leur nouveau permis de conduire, qui porterait un certain nombre d'informations. »

« Vous vous souvenez de cet accident avec des enfants qui allaient à un match de foot et dont l'autocar s'est renversé. On a eu le plus grand mal à retrouver l'identité des enfants, les parents, etc. On aurait sur cette petite carte le numéro de téléphone du papa ou de la maman pour un enfant. Donc je pense que nous devrions utiliser des documents qui étaient purement administratifs dans un souci de sécurité et de santé publique. L'idée, on l'évoque ce matin, mais elle n'a été à aucun moment envisagée au sein des instances gouvernementales. Peut-être dans un cadre différent au ministère de l'Intérieur. Mais je ne vois pas la nécessité d'une puce dans les plaques d'immatriculation. »

La rédaction-Bourdin & Co