Canicule: "Dans certaines villes, les SDF peuvent mourir de déshydratation en 48 heures"

Alors que la vague de températures extrêmes vient encore de s’étendre en France, difficile de connaître avec précision l’impact sanitaire d’une canicule sur les sans-abri: il n’existe aucune statistique scientifique sur la mortalité des SDF pendant les fortes chaleurs.
Si, comme le rappellent Les Décodeurs, les SDF ne meurent pas qu’en hiver, quand le mercure s’envole, "il n’y a pas plus de morts", assure à BFMTV.com Eric Pliez, président du Samu social de Paris. "Les sans-abri meurent assez rarement d'un coup de chaleur. En revanche, la canicule aggrave les pathologies existantes", poursuit-il.
Hébergement d'urgence insuffisant
"En cas de fortes chaleurs, les accidents cardiovasculaires, par exemple, sont plus nombreux", ajoute Frédérique Kaba, directrice des missions sociales à la Fondation Abbé Pierre. Ce qui est certain, c’est que la canicule fragilise un peu plus "une population déjà très éprouvée". Et pour cause: "il y a moins de capacités d'hébergement l’été que l’hiver pour les sans-abri", remis à la rue au 31 mars, précise-t-elle.
"Depuis les canicules meurtrières de 2003 et 2006, l’Etat doit mettre en place des capacités d’hébergement d’urgence supplémentaires et des pièces rafraîchies avec un accès à l’eau potable. En réalité, rien n’est fait", déplore Frédérique Kaba.
Pour venir en aide à ceux qui vivent dans la rue, le Samu social de Paris a un dispositif de maraudes, qui tournent pour les sensibiliser aux risques liés à la déshydratation, et orienter les plus fragiles vers des lieux frais.
En outre, le centre d’accueil de jour, situé dans le 12e arrondissement de Paris, est transformé en lieu de ressources pour affronter les hausses des températures.
"A Marseille, les sans-abri n'ont plus d'accès à l'eau potable"
Certaines villes, comme Paris ou Nantes, mettent à disposition un accès gratuit à des bains-douches municipaux en cabine individuelle. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres villes, comme à Bordeaux ou encore Marseille.
"Dans certaines villes, comme à Marseille, les sans-abri n’ont plus d’accès à l’eau potable", regrette Frédérique Kaba. "Ils peuvent mourir de déshydratation en 48 heures".