Bagneux: hommage à Ilan Halimi, 10 ans après son assassinat

Bernard Cazeneuve, lors de l'hommage à Bagneux - Mathieu Alexandre - AFP
Des dizaines de personnes ont rendu hommage samedi soir à Ilan Halimi à Bagneux, au sud de Paris, où le jeune juif devenu symbole de la "barbarie antisémite" avait été torturé avant de succomber il y a dix ans jour pour jour.
C'est dans cette commune des Hauts-de-Seine que s'était déroulé le calvaire du jeune homme de 23 ans, séquestré et supplicié trois semaines durant dans une cité par le "gang des barbares", dont le chef tentait d'extorquer une rançon à sa famille, qu'il supposait riche car de confession juive.
"Dix ans plus tard, nous continuons à éprouver un remords collectif", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, devant quelque 150 personnes rassemblées dans un auditorium de la ville. "Celui d'avoir hésité à désigner par son nom la haine antisémite".
Le drame, a poursuivi le ministre, "annonçait à sa manière une série de gestes assassins": les tueries de Mohamed Merah en 2012, la fusillade du musée juif de Bruxelles en 2014, le drame de l'Hyper Cacher l'an dernier. Mais aussi "la diffusion rampante" de l'antisémitisme, du racisme, du "mépris" et de la "haine de l'autre". Et, "à sa manière, les attentats" de novembre. Le combat contre les jhadistes de l'Etat islamique, a-t-il ajouté, est "indissociable" du combat contre racisme et antisémitisme.
"La continuation de la barbarie antisémite"
Le ministre s'était auparavant recueilli dans le parc attenant, devant une stèle à la mémoire du jeune homme. La cérémonie s'est tenue en présence du grand rabbin de France Haïm Korsia et du président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, ainsi que de nombreux élus.
"Malheureusement, l'après-Ilan Halimi, ça a été la continuation de la barbarie antisémite", a lancé Joël Mergui, exhortant ensuite à ce que le jeune homme "ne soit pas mort pour rien".