BFMTV
Société

Avalanche au Népal : les alpinistes français de retour, émotion à Chamonix

Les 7 alpinistes survivants sont rentrés en France ce mardi.

Les 7 alpinistes survivants sont rentrés en France ce mardi. - -

Sept alpinistes français sont arrivés ce mardi à Paris. Parmi eux, trois sont légèrement blessés. Les recherches ont repris au Népal mais les chances de retrouver les survivants sont nulles. A Chamonix, l’émotion était vive.

Sept alpinistes français, dont trois blessés légers lors de l'avalanche meurtrière survenue dimanche au Népal, sont arrivés mardi matin à Roissy-Charles de Gaulle. Les trois blessés souffrent « d'engelures » et de « contusions » ne nécessitant pas d'hospitalisation, a précisé l'entourage de la ministre déléguée aux Français de l'étranger, Hélène Conway-Mourent, qui a accueilli les alpinistes à leur arrivée.
Les quatre autres alpinistes étaient sortis indemnes de l'avalanche ou n'étaient pas dans le camp touché par la coulée de neige. Tous sont repartis dans leur famille, a-t-on ajouté de même source.
Les alpinistes sont apparus fatigués, fuyant les caméras. Seul Arnaud de Fouchier a dit quelques mots aux journalistes, en mémoire des disparus: « Je me sens triste, je ne sais plus très bien où je suis et je pense à ceux qui ont disparu dans des crevasses, qu'on ne retrouvera probablement jamais. C'est un vrai choc ».
« On était partis à treize, on est revenus à huit. Il en manque cinq », a-t-il déclaré, confiant ne « plus voir la montagne comme avant », « ô combien cruelle », qu'il ne verra plus avec la « même innocence ».
L'alpiniste était resté dans un camp situé en dessous du lieu de l'avalanche en raison d'une bronchite: « C'est le fait que j'étais bronchiteux qui m'a sauvé la vie, certainement je renonce définitivement à aller chercher les altitudes extrêmes », a-t-il raconté.

« Une avalanche d'une ampleur extrêmement importante »

A Chamonix, l’émotion était vive. Luc Verrier était l’employeur de Fabrice Piez, un des guides décédé : « Il faut vraiment être dans l’idée qu’on est là pour faire de la montagne, que c’est un environnement extraordinaire. Le métier c’est aussi d’emmener les gens découvrir ça. Il y a un moment donné une loterie, un jour où ça peut mal se passer ».
Et l’avalanche a laissé peu de chances aux alpinistes. « L’avalanche elle-même est partie d’environ 7500m et est arrivée jusqu’à 6200m donc 1300m de dénivelé, ce qui est énorme, explique Christian Trommsdorff, vice-président du syndicat des guides de montagne. C’est une avalanche d’une ampleur extrêmement importante et a priori déclenchée par un sérac un morceau de glace qui est tombé dans la pente au-dessus du camp 3. Ce n’était pas une avalanche extrêmement rapide puisqu’elle aurait probablement tué tout le monde. Mais il y a dû y a voir un souffle et une coulée derrière qui s’est répartie sur le terrain ».
Les trois blessés avaient été hospitalisés à Katmandou avant d'être rapatriés.
Une équipe de sherpas a repris mardi les recherches au Népal pour tenter de retrouver deux Français et un Canadien toujours portés disparus.
L'avalanche dimanche à l'aube près du sommet du Manaslu (8 156 m) a fait au moins neuf morts, dont quatre Français, un guide de montagne népalais, un Espagnol, un Allemand et un Italien.

La Rédaction, avec Gwenaël Windrestin