BFMTV
Société

Après Paris, une salle de shoot ouvre à Strasbourg

Un kit d'injection stérile destiné aux toxicomanes (illustration).

Un kit d'injection stérile destiné aux toxicomanes (illustration). - Jonathan Nackstrand - AFP

Strasbourg a ouvert ce lundi une "salle de shoot" pour réduire les risques liés à l'usage des drogues, dans l'enceinte des hôpitaux universitaires de la ville. Transfrontalière, elle accueillera les usagers français et allemands.

Une deuxième salle de shoot voit le jour en France, après celle qui a ouvert le 14 octobre dernier à Paris. Une "salle de consommation de drogues à moindre risque" a ouvert lundi à Strasbourg à destination des usagers de l'Est de la France, mais aussi des frontaliers allemands, dans le cadre de l'expérimentation des "salles de shoot" rendue possible par la loi santé adoptée en décembre 2015.

Le lieu, installé dans l'enceinte des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), est géré par l'association Ithaque, à l'origine de l'expérimentation strasbourgeoise.

Matériel stérile à usage unique

Il comprend sur près de 300 m2 de locaux flambant neufs, un espace d'accueil, un autre dédié à la consommation et un troisième de repos et d'échange.

"L'espace de consommation" abrité derrière deux grandes portes en verre, propose dans une même pièce six "postes" ouverts - séparés par de petites cloisons grises - dédiés à l'injection de produits, et deux autres notamment dédiés au "snif", la prise de stupéfiants par voie nasale et l'inhalation, a indiqué Danièle Bader, directrice de l'association Ithaque.

Seringues adaptées, désinfectants, filtres, coupelles, eau stérile et élastiques à garrots: dans cet espace, un infirmier et un accompagnateur fourniront les usagers en matériel stérile "à usage unique et personnel", sans intervenir sur les injections réalisées par ces personnes.

Réservée aux toxicomanes majeurs

Comme Paris, la capitale alsacienne avait demandé de pouvoir expérimenter ce type de salles, réservées aux toxicomanes majeurs qui s'injectent des produits stupéfiants qu'ils apportent eux-mêmes sous la supervision de personnes qualifiées, avec du matériel stérile.

La salle de shoot de la métropole alsacienne a été conçue pour répondre aux demandes spécifiques des toxicomanes du Grand Est, plus nombreux à utiliser la voie intraveineuse pour la prise de produits stupéfiants, a souligné Danièle Bader.

Dénommé Argos, cet espace est également ouvert aux consommateurs allemands de la région frontalière de l'Ortenau du Land du Bade-Wurtemberg, dépourvue d'une telle structure.

Violette Robinet avec AFP