Allocations : la Cnaf intensifie sa chasse aux fraudeurs

Chaque année, 120 millions d'euros de fraude sont détectés. - -
Combien de millions, chaque année, perdus par la Caf à cause de la fraude ? Pour le moment, le chiffre est de 120 millions d’euros par an, mais il ne concerne que les infractions détectées. La Cnaf (Caisse nationale d'allocations familiales) a décidé d’intensifier le mouvement, l’une des priorités fixées mardi par la direction de l'organisme pour les quatre prochaines années. Depuis deux ans, déjà, la Cnaf a mis en place de nouvelles techniques pour lutter contre la fraude. Les contrôleurs recoupent désormais les données bancaires, les factures EDF ou encore les quittances de loyer à la recherche du moindre élément en contradiction avec les déclarations de l'allocataire. Une nouvelle méthode qui semble porter ses fruits : en 2012, la Cnaf a pu détecter 12 000 cas de fraudes. 20% de plus qu'en 2011. Et ce sont les fraudes au RSA (37%) et aux aides au logement (25%) qui représentent la majorité des cas.
« Je ne considère pas comme une fraude de se faire aider »
Jean-Louis Deroussen, président de la Caisse nationale des allocations familiales, veut être impitoyable envers les fraudeurs. « Il est inadmissible que le moindre euro ne soit pas distribué quand il doit l’être. Ceux qui veulent détourner cet esprit de solidarité, ça doit être condamné. Il faut bien comprendre qu’on est en faute par rapport à la société, et ça doit être réprimandé ». La notion de fraude, pourtant, n’est pas si évidente.
Alternant période de travail courte et chômage, un témoin interrogé par RMC touche le RSA, un peu plus de 400 euros par mois, plus une aide au logement de 180 euros. Il est aidé financièrement par sa mère de 300 euros en liquide, une somme qu'il ne déclare pas pour ne pas prendre la moitié de son RSA. « Je voudrais guérir de ce cancer. S’il a une solution, ce serait pas mal, au lieu d’afficher les gens en oubliant le côté social », s’indigne cet homme qui souhaite rester anonyme. « Je ne considère pas ça comme une fraude de se faire aider. Si je n’ai pas ma mère qui m’aide, je ne mange pas ! »