Alexandre Perault, le youtubeur qui rend l'agriculture accessible

Pour beaucoup, YouTube est une mine d'or quand il s’agit de partager sa passion. C'est ce que fait Alexandre Perault, agriculteur, depuis 2016. Ce céréalier décrit sur sa chaîne le travail qu'il effectue dans ses champs, du déchaumage au labour, en passant par l'épandage d'engrais.

Loin des clichés d'une profession rustique et peu familière avec les nouvelles technologies, l’agriculture sait se montrer ultra-connectée. C’est en tout cas ce que veut montrer Alexandre Perault. Sur YouTube, il décrit son quotidien, pour "donner le point de vue d’un agriculteur".

C’est qui?

Ce céréalier, basé à Saint-Sauvant dans la Vienne, a deux terrains de jeu: ses champs, d’une surface de 180 hectares, et sa chaîne YouTube Alex agriculture Vienne. Sur cette dernière, il revient sur son activité, autour de laquelle “beaucoup de bêtises sont racontées” selon lui. “J’avais remarqué que beaucoup parlaient d’agriculture, sans être agriculteur. Au final, je me suis dit que je pourrai ouvrir ma ferme avec YouTube, pour donner le point de vue d’un professionnel”, explique-t-il.

Chacune de ses vidéos a pour objectif de répondre à trois questions, pour vulgariser au maximum sa profession. “Je n’ai pas la prétention de faire des tutoriels. Si je fais du déchaumage (une technique consistant à enfouir les restes de paille dans le sol pour favoriser leur décomposition), j’expliquerai que je le fais parce que je veux détruire des mauvaises herbes qui ont poussé avec l’hiver et l’humidité, et comment je le fais, avec une machine spécialisée”.

Sans filtre, Alexandre Perault nous embarque à bord de son tracteur avec une simple GoPro. Très direct, il n’hésite pas à tutoyer plutôt que vouvoyer son audience. “J’ai un naturel à tutoyer les gens, ça a été facile de m’y mettre avec la caméra également. Quand quelqu’un vouvoie en vidéo, je trouve ça assez impersonnel, du coup le tutoiement personnalise mes vidéos, et les gens me disent qu’ils apprécient”.

Presque sans montage également, puisqu’une vidéo de dix minutes lui prend le double, voire le triple de temps à mettre en forme. L’agriculteur désire en fait ne pas briser un “côté authentique, naturel”, que ses abonnés apprécient tant.

C’est quoi?

Lancée en 2016, la chaîne d’Alexandre compte aujourd’hui 101 vidéos et est sur le point d’atteindre les 24.000 abonnés. Une communauté qui apprécie son franc-parler, et sûrement son absence de préparation des vidéos, qui laisse la place à un naturel non maîtrisé, comme lorsque Alexandre laisse échapper quelques insultes après un dysfonctionnement de sa déchaumeuse.

“J’échange beaucoup avec ma communauté. Ils apprennent de moi, et moi j’apprends d’eux. Ce matin, j’ai fait un live. Ceux qui le regardent me disent ce qu’ils font: ‘Oh moi je suis en train de labourer, moi je moissonne…’. La majorité des gens qui me suivent sont des agriculteurs ou des enfants d’agriculteurs. Il y a aussi une certaine part qui n’est pas du milieu. Je ne pourrai pas la quantifier, mais je pense qu’elle est assez importante".

Loin d’être prolixe dans la publication de ses vidéos, Alexandre a créé avec ses abonnés un rendez-vous hebdomadaire, et plutôt matinal. Chaque dimanche matin à 7h30 (oui, ça peut paraître tôt), il publie un contenu d’au moins dix minutes. En parallèle, il s’est aussi récemment lancé dans la diffusion en direct, qu’il aborde comme “un exercice amusant”.

Le céréalier a également créé un Tippee. Couplé à ses revenus issus de YouTube, il s’en sert pour améliorer son matériel destiné à son activité de vidéaste.

Ce qu’il faut voir

Du tournesol au colza, la moisson n’aura plus le moindre secret pour vous si vous décidez de suivre assidûment la chaîne d’Alexandre. Pareil pour sa ferme, dont il a déjà réalisé plusieurs visites en vidéo, façon “Apartment Tour” de youtubeuse lifestyle. Mais la vidéo à ne pas manquer, c’est absolument celle de plantation de pommes de terre, en famille. Un format plus court, très peu explicatif et étrangement hypnotique.

Florian Huvier