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Agression d'un couple juif à Créteil: les trois suspects mis en examen

C'est dans le quartier tranquille du Port, à Créteil, qu'a eu lieu l'agression lundi.

C'est dans le quartier tranquille du Port, à Créteil, qu'a eu lieu l'agression lundi. - Capture Street View

Un jeune couple de 19 et 21 ans a été victime lundi d'une agression et d'un viol au domicile des parents de l'un d'eux. Trois suspects ont été interpellés et mis en examen mercredi soir.

L'enquête se poursuit après le terrible braquage suivi d'un viol à Créteil, au domicile des parents d'un jeune homme qui se trouvait seul avec sa petite amie quand trois malfaiteurs ont surgi. Après avoir ouvert une information judiciaire, le parquet de Créteil a annoncé mercredi soir que les suspects étaient mis en examen pour violence "en raison de l'appartenance religieuse". Deux d'entre eux ont également été mis en examen pour vol avec arme, viol en réunion et séquestration. Selon nos informations, un quatrième homme est recherché par la police.

Les trois suspects ont de 18 à 20 ans

Le caractère antisémite de l'agression est reconnu par le parquet, qui évoque la "raison de l'appartenance religieuse de la victime". Les trois garçons interpellés devraient être présentés à un juge d'instruction avant la fin de soirée mercredi. Le parquet a requis un mandat de dépôt.

Selon une source judiciaire jointe par BFMTV.com, les deux jeunes hommes suspectés d'être les auteurs principaux sont nés en 1994 et sont âgés de 20 ans. Le troisième interpellé est soupçonné de complicité. Il aurait repéré les lieux le 10 novembre dernier. Lui est né en 1996, et vient d'avoir 18 ans.

Les enquêteurs ont en outre fait le rapprochement entre ce fait divers et une autre affaire survenue à Créteil également, le même jour que le repérage de l'appartement de la famille de confession juive. Ce jour-là, "un homme de 70 ans a été roué de coups à son domicile par trois individus qui s'y sont introduits par ruse", indique le parquet. L'information judiciaire vise donc également cette agression pour des faits qualifiés de violence en réunion sur une personne vulnérable.

Le témoignage du frère de la victime

Mardi matin, le frère de l'une des victimes du 1er décembre, joint par BFMTV.com, avait raconté le calvaire enduré par ses proches durant près d'une heure. "Ils (les agresseurs, ndlr) sont venus là pour deux raisons: d'abord parce qu'ils pensaient que j'étais gérant de la boutique (où il travaille en tant que vendeur, ndlr) et que je ramenais les recettes chez moi, ce qui est stupide. Mais aussi parce que nous sommes juifs, et que pour eux, c'est synonyme d'argent", regrette Samuel. "A plusieurs reprises, ils ont lancé des insultes de ce genre, en disant "Ils sont où les vieux juifs?" pour parler de mes parents, ou "Dis-nous où tu caches l'argent, vous, les juifs, vous avez toujours de l'argent". J'aurais pu naître musulman ou chrétien, mais je suis né juif, et je suis fier de ce que je suis. Je n'aurais jamais peur de ces gens-là."

Joint par BFMTV, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Roger Cukierman, évoque pour sa part "une agression sordide, aggravée par le caractère antisémite". "Je crois qu'il est temps qu'on réalise qu'il est indispensable de faire une vraie campagne à l'échelon national contre ce cancer qu'est l'antisémitisme". Le nombre d'actes antisémites recensés en 2013 a diminué de 31 % par rapport à 2012, mais il était plus élevé qu'en 2011, selon le rapport annuel du Service de protection de la communauté juive.