Agences de l’Etat : un rapport dénonce un immense gaspillage

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A ce jour, personne ne savait vraiment combien elles étaient, à quoi elles servaient, et surtout combien elles coûtaient. Les agences de l’Etat ont été passées au crible par un rapport de l’Inspection des finances qui dénonce une galaxie à l’efficacité douteuse, aux effectifs en hausse et au budget incontrôlé. Révélé par le quotidien Le Parisien / Aujourd’hui en France ce lundi, le texte recense au total 1 244 agences aux statuts et aux missions très diverses. Elles emploient 442 830 personnes et coûtent 50 milliards d’euros par an, financées par des crédits budgétaires ou des taxes spécifiques… Le tout, sans contrôle.
L’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur...
En cinq ans, les moyens financiers de ces agences ont grimpé de 15%. Certes, toutes ne sont pas inutiles ou trop bien loties. Parmi elles, on compte par exemple Pôle emploi, l’Autorité des marchés financiers ou encore la Haute autorité de santé. D'autres, en revanches, sont plus discutables. En période de difficultés financière, la France peut-elle encore se permettre de financer l’Agence de développement de la culture Kanak, l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur, ou encore le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale ?
Des agences fusionnées ou supprimées
Autre problème, le financement de ces agences. Elles ont souvent leurs propres rentrées d’argent grâce à des taxes spécifiques. Quand ces taxes augmentent, les budgets de ces agences aussi, jusqu’à constituer de grosses cagnottes. En cinq ans, quand l’Etat a fait baisser ses effectifs de 6%, ceux des agences ont grimpé d’autant, et les rémunérations sont 5% plus élevées que dans le reste de la fonction publique. Commandé par le précédent gouvernement, le rapport est maintenant aux mains de Bercy, et le ministre en charge du budget Jérôme Cahuzac a promis de s’en occuper. Une part des taxes serait réaffectée au budget de l’Etat, et d’autres agences seraient fusionnées ou supprimées.