A Paris, une boutique où l'on «achète» des hommes

Vue de la boutique d'AdopteUnMec.com, à Paris - -
Elles sont plusieurs jeunes femmes ou adolescentes à rêver devant la vitrine de ce magasin du quartier des Halles, à Paris. « Il est très bien aussi, celui-là » peut-on entendre dans la bouche de cette « acheteuse » qui prend des photos en même temps, comme si l’on se trouvait devant une enseigne de vêtements. Sauf que derrière les vitrines, emballés dans des cartons géants, ce sont des hommes bien vivants et remuants que ces jeunes femmes convoitent. Il y en a pour tous les goûts : un « sportif », un « motard », un « rocker »…
Les hommes sont des « objets », des « animaux »
« Là, si je dis je veux l'infirmier, il vient avec moi ? » demande une cliente. Mais oui, bien sûr, c’est cela le concept de cette boutique ouverte ce mercredi et qui sert d’opération de communication pour le site internet « AdopteUnMec.com ». Un lieu éphémère, installé pendant une dizaine de jours dans la capitale avant de partir ensuite à Bruxelles, Lausanne, Toulouse et Lyon. Ouvert en 2008, ce site internet de rencontres a conquis les célibataires français des deux sexes avec 4,7 millions d'inscrits. Pour sa boutique, « AdopteUnMec.com » reprend le concept de son site internet : les hommes sont des « objets », des « animaux », qui payent pour être mis à la disposition de femmes qui peuvent les choisir à leur convenance.
« On peut toucher, voir s’il ne manque rien »
Et visiblement, cela plaît beaucoup à la gente féminine rencontrée par le reporter d’RMC, qui a pu constater que la boutique ne désemplit pas. « Par rapport à Internet, ce qui change c’est qu’on peut toucher, s’extasie Sophie. Sur Internet on ne voit pas la marchandise. Donc là on peut toucher dans l'emballage, voir s'il ne manque rien et si le produit est vendu avec tous les accessoires ».
Marchandise, emballage, accessoires, produit... N’est-ce pas un peu choquant tout de même, s’agissant d’êtres humains ? « Pas du tout, répond cette autre jeune femme. Pour une fois que c'est l'homme objet et pas la femme objet, je trouve ça pas mal ». « On est en 2012, ils nous choisissent de la même façon » rétorque cette autre « acheteuse ».
Clara, elle, trouve ça nul : « C'est fou ! L'idée d'une marchandise ça ne me plaît pas à moi ».
« C’est gentillet, c’est léger »
« On est vraiment dans du deuxième ou troisième degré, tient à préciser Thomas Pawlowski, le directeur marketing d’AdopteUnMec.com, pas peu fier de son coup. Tout ça c’est de l’humour, c’est gentillet, c’est léger ».