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Société

2 ans de prison pour les membres de Pussy Riot

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Les trois membres de Pussy Riot, poursuivies pour avoir chanté un simulacre de prière hostile à Vladimir Poutine en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou ont été condamnées vendredi à 2 ans de prison pour vandalisme motivé par la haine religieuse.

Les trois jeunes femmes du groupe punk Pussy Riot, poursuivies pour avoir chanté un simulacre de prière hostile à Vladimir Poutine en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou ont été jugées coupables vendredi de vandalisme motivé par la haine religieuse, et condamné à 2 ans de prison chacune.
Le parquet avait requis le 7 août dernier trois ans de prison à l'encontre de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, d'Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et de Maria Aliokhina, 24 ans.

« Irrespect à l’égard de la société »

« Tolokonnikova, Samoutsevitch et Aliokhina ont commis un acte de vandalisme, une grave violation de l'ordre public en faisant preuve d'irrespect évident à l'égard de la société », a estimé la juge Marina Syrova, qui a estimé que les jeunes femmes avaient été motivées « par la haine religieuse ». Les trois prévenues ont écouté en souriant la lecture du jugement derrière leur cage vitrée.
Les jeunes femmes avaient pénétré le 21 février dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou pour y interpréter, vêtues de cagoules colorées et de jupes courtes, une "prière punk", chantant « Vierge Marie, chasse Poutine, chasse Poutine, chasse Poutine ! » et dansant sur l'autel de la cathédrale. Depuis, ce dernier a remporté l'élection présidentielle. 

« Procès inéquitable »

« Je n'ai pas peur de l'imposture mal cachée d'un verdict dans ce soi-disant tribunal au prétexte qu'il peut me priver de ma liberté », avait déclaré au cours du procès Maria Aliokhina, l'une des accusées. « Personne ne pourra me prendre ma liberté intérieure », avait-elle ajouté.
Les trois militantes, qui nient avoir été motivées par la haine religieuse, disent avoir voulu protester contre les liens étroits entre l'Eglise orthodoxe et l'Etat. Leurs avocats ont estimé qu'elles n'avaient pas eu droit à un procès équitable et que le verdict serait « dicté par le Kremlin ».
Les partisans de Vladimir Poutine démentent toute manipulation de la justice, jugeant que les jeunes femmes ont tenu des propos blasphématoires, destinés à leur propre promotion, et qu'elles devraient être punies pour cet « attentat prémédité contre l'Eglise ».
La communauté orthodoxe se montre quant à elle plutôt divisée sur cette affaire, même si elle considère majoritairement la performance anti-Poutine comme un acte blasphématoire. Le président Vladimir Poutine, conscient du fait qu'une lourde peine ne ferait que confirmer l'image d'intolérance peinte par les "Pussy Riot", avait suggéré début août qu'il ne souhaitait pas que les militantes soient condamnées à de trop lourdes peines.

Soutien internationale

Leur procès a fait les gros titres de la presse internationale et provoqué un tollé chez les opposants à Vladimir Poutine. Plusieurs gouvernements étrangers, des associations de défense des droits de l'homme ainsi que des artistes, à l'image de Sting, Madonna, Paul McCartney ou des Red Hot Chili Peppers, ont également plaidé en leur faveur. Signe des tensions soulevées par le procès, des gardes du corps ont été attribués jeudi à la juge Marina Syrova, après des menaces proférées contre elle, ont affirmé les autorités.

La rédaction avec Reuters