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13-novembre: le "logeur" Jawad Bendaoud écope d'une obligation de soins

Capture d'écran diffusée le 25 novembre 2015 par BFMTV montrant Jawad Bendaoud, à Saint-Denis près de Paris

Capture d'écran diffusée le 25 novembre 2015 par BFMTV montrant Jawad Bendaoud, à Saint-Denis près de Paris - -, BFMTV/AFP/Archives

Jawad Bendaoud était jugé pour "menaces et outrage sur personne dépositaire de l'ordre public". Il a écopé d'une obligation de soins.

C'est sa troisième apparition en cinq mois au tribunal de Bobigny : Jawad Bendaoud, "broyé" par l'isolement et ceux qui "se foutent de sa gueule", a écopé jeudi d'une obligation de soins pour avoir menacé des policiers qui, selon lui, l'auraient moqué et violenté, au terme d'un procès où il était jugé pour "menaces et outrage sur personne dépositaire de l'ordre public".

La scène s'était déroulée lors de sa dernière comparution en janvier dernier devant le tribunal, cette fois, pour trafic de stupéfiant. A son entrée dans le box des prévenus, Jawad, connu pour être le logeur présumé d'Abdelhamid Abbaoud et pour sa défense maladroite devant les caméras de BFMTV, était apparu en larme et ivre de colère. Frappé à coups de matraques télescopique au niveau du thorax, le prévenu s'était vu prescrire 5 jours d'incapacité totale de travail. De leur côté, les cinq policiers ont déposé plainte.

"Century 21", "gros kebab"

Le jeune homme de 30 ans accuse les cinq policiers qui l'encadraient de l'avoir frappé. Il les avaient alors copieusement insultés. Des faits qu'il a reconnus lors de cette nouvelle audience jeudi et a présenté des excuses. Torse bombé et regard noir, il a livré une version des faits bien loin de celle des fonctionnaires, absents de l'audience, selon lesquels il n'aurait pas supporté une "palpation".

"Il m'a dit : 'Century 21, ferme ta gueule et colle toi au mur'. Ensuite, il m'a mis la matraque entre les jambes, à mis une main de chaque côté et m'a soulevé, mes pieds ne touchaient plus par terre. Puis il m'a enfoncé la matraque dans le ventre en me disant 'Tu manges bien en prison espèce de gros kebab'. J'ai pété les plombs, je les ai insultés et j'ai montré le poing", a-t-il raconté.

Pour se défendre, celui qui a déjà purgé quelque 10 ans de prison, dont huit pour coups mortels, a plaidé avoir "été 50 fois au tribunal de Bobigny, extrait 40 fois de cellule, contrôlé 100 fois dans la rue et ne jamais avoir fait d'outrage" à des policiers. Des arguments apparemment entendus par la présidente, qui a recadré à plusieurs reprises l'ingérable Bendaoud, alors qu'il mimait un joueur de pipeau ou lançait "elle est complètement toc toc" pendant les réquisitions de la procureure.

Le ministère public réclamait 6 mois ferme, mais Jawad Bendaoud a écopé de six mois de mise à l'épreuve à sa sortie de détention, avec une obligation de soins. Il devra aussi verser 400 à 700 euros d'indemnisation à chacun des cinq policiers. "Une décision d'apaisement" pour cet homme "broyé" par l'isolement et "piétiné par la France", a salué son avocat, Xavier Nogueras.

la rédaction avec AFP