BFMTV
Sciences

L'omm souhaite de nouveaux critères d'évaluation sur le climat

Inondations dues aux pluies de mousson à Katmandou, au Népal. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) estime nécessaire de définir de nouveaux critères pour évaluer les phénomènes climatiques extrêmes qui intéressent les opinions publiques et les opé

Inondations dues aux pluies de mousson à Katmandou, au Népal. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) estime nécessaire de définir de nouveaux critères pour évaluer les phénomènes climatiques extrêmes qui intéressent les opinions publiques et les opé - -

par Stephanie Nebehay GENEVE (Reuters) - Les pluies diluviennes de mousson en Asie, la canicule record en Russie et la sécheresse en Afrique...

par Stephanie Nebehay

GENEVE (Reuters) - Les pluies diluviennes de mousson en Asie, la canicule record en Russie et la sécheresse en Afrique illustrent la nécessité de définir de nouveaux critères pour évaluer ces phénomènes climatiques extrêmes qui intéressent les opinions publiques et les opérateurs économiques, estime un expert de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Des échelles existent pour mesurer la puissance des ouragans ou la qualité de l'air mais aucune n'est actuellement capable de mesurer les risques de canicule, d'inondation et de sécheresse, trois phénomènes destinés à gagner en intensité et en fréquence en raison du réchauffement de la planète.

Une série de catastrophes naturelles - des inondations au Pakistan et des coulées de boue en Chine - succède actuellement à une vague de sécheresse en Australie et à un nombre record de jours caniculaires dans l'est des Etats-Unis, a indiqué Ghassem Asrar, directeur du programme de recherche sur le climat de l'OMM.

"La conclusion générale à tirer, c'est que l'ampleur, la gravité et l'étendue des phénomènes extrêmes vont s'accroître, ce qui signifie que nous devons nous y préparer", a déclaré Asrar dans une interview à Reuters.

"Nous devons mettre au point des critères ou des indicateurs avec des estimations crédibles pour gérer ces épisodes météorologiques extrêmes", a-t-il dit. "C'est très au point dans le cas des ouragans, et il faut faire la même chose pour les vagues de canicule, de sécheresse ou les inondations".

Le secteur des assurances est intéressée par la question, a-t-il précisé, et Willis Group Holdings, le troisième courtier en assurance dans le monde, va co-parrainer un groupe de travail de l'OMM qui se tiendra à Paris du 27 au 29 septembre en présence de scientifiques et de statisticiens du climat.

Cet atelier, qui pourrait attirer une centaine de personnes, va essayer de transcrire des modèles scientifiques existants concernant les phénomènes météorologiques extrêmes sur une échelle quantitative afin de les rendre compréhensibles au public.

NIVEAUX DE RISQUE

"Nous verrons comment des concepts scientifiques très ardus peuvent être transformés en des mesures ou critères simples pour être utilisés par les personnes qui ne sont pas des experts", a expliqué Asrar.

Les critères devront indiquer le niveau de probabilité ou inversement le niveau d'incertitude des prévisions, a-t-il ajouté. Les critères d'évaluation des risques en matière de climat extrême seront rendus publics et pourront être utilisés par les services météorologiques du monde entier pour diffuser des messages d'alerte.

"Quand ils verront que (ces critères) reposent sur des connaissances scientifiques, ils en feront la promotion au sein de leurs services. C'est ainsi que nous pourrons les introduire au sein de la société en général et auprès du public."

Il faudra plus de temps pour établir avec certitude si la dernière série de catastrophes naturelles correspond aux prévisions du Groupe intergouvernemental d'experts sur les changements climatiques (Giec) de l'Onu qui prévoit une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes en raison du réchauffement de la planète, a indiqué Asrar.

"Nous avons besoin d'avoir suffisamment d'éléments pour relier les données, pour dire 'oui voici la cause et voici l'effet'", a-t-il dit.

Dans un rapport publié en 2007, le Giec affirmait être certain à 90% que le réchauffement climatique observé lors des 50 dernières années était imputable aux activités humaines. Cette conclusion est toutefois mise en doute par des "climato-sceptiques" qui pointent des erreurs en citant les exagérations faites sur la fonte des glaciers himalayens.

Marine Pennetier pour la version française