Aux États-Unis, la tempête Barry devient un ouragan de catégorie 1

Une route à Morgan City, Louisiane, États-Unis, le 13 juillet 2019 - AFP - Seth Herald
Il ne sera resté un ouragan que quelques heures. Barry a été rétrogradée en tempête par les météorologues après un essoufflement de ses vents à 115 km/h. La catégorie 1 des ouragans, sur une échelle de cinq, commence à 119 km/h.
La tempête continue néanmoins ce samedi sa lente progression en Louisiane dont la principale ville, La Nouvelle-Orléans, réitérait d'ultimes mises en garde face au risque d'importantes inondations. "Les habitants et les touristes sont encouragés à rester vigilants", a exhorté LaToya Cantrell, maire de la ville située en-dessous du niveau de la mer, lors d'un point-presse.
25 à 50 centimètres de pluie
"Bien que le risque de submersion liée à la tempête du fleuve Mississippi soit passé, le plus gros risque continue d'être les fortes pluies" sur la ville, a poursuivi la maire, soulignant qu'à Mobile (Alabama) près de huit centimètres étaient tombés en une heure. Les services météo, a-t-elle relevé, prévoient entre 25 et 50 centimètres dans sa ville, "voire davantage" dans certains quartiers.
Dimanche, ces fortes pluies concerneront une grande partie de la Louisiane, ainsi que le sud-ouest du Mississippi, État frontalier. Les habitants de la Nouvelle-Orléans et de Baton Rouge affrontent déjà des inondations. Le Mississippi, plus grand fleuve d'Amérique du Nord, atteignait dès vendredi son niveau de crue (5,18 mètres) à La Nouvelle-Orléans. Il ne devrait finalement pas aller au-delà, selon les météorologues qui ont revu ce samedi leurs prévisions à la baisse.
Des milliers d'habitants ont déjà été évacués, notamment dans les villes côtières. Plusieurs centaines de bus ont été mis à disposition des autorités locales pour permettre leur exfiltration. Aux alentours de 9 heures du matin ce samedi, plus de 63.000 personnes se trouvaient sans électricité en Louisiane, d'après les informations diffusées par les principaux fournisseurs énergétiques de l'État.
Le président américain Donald Trump a déclaré dès jeudi soir la Louisiane en situation d'urgence, permettant aux agences fédérales de participer aux secours.
Le souvenir de Katrina
Barry charrie "une extraordinaire quantité d'humidité" qui présente "un potentiel de fortes pluies" jusque dans le nord des États-Unis, a prévenu Ken Graham, directeur du Centre national des ouragans (NHC).
Et comme il se déplace "lentement", des précipitations aussi importantes "posent quelques problèmes pour les cours d'eau" et augmentent les risques d'inondations soudaines même dans des États éloignés du Golfe du Mexique comme le Missouri.
Le niveau de la mer et du lac Pontchartrain, sur les berges duquel est nichée La Nouvelle-Orléans - ville située à 5 mètres en-dessous du niveau de la mer par endroits - subissait ce samedi matin une hausse pouvant aller jusqu'à 1,8 mètre. Dans cet État du sud des États-Unis, le souvenir du terrible ouragan Katrina en 2005 reste vivace, avec ses plus de 1.800 morts.
État d'urgence
Les autorités ont multiplié les mises en garde et le dispositif anti-inondation composé notamment d'un réseau de digues de 6,10 mètres de hauteur et de vannes a été activé. Les 118 pompes chargées d'évacuer les eaux étaient en conditions opérationnelles "optimales".
La Nouvelle-Orléans est bien préparée et les digues devraient tenir, a affirmé le gouverneur John Bel Edwards, qui a décrété l'état d'urgence mercredi. "Personne ne doit prendre cette tempête à la légère", a-t-il tweeté.
Ce samedi matin, Morgan City n'était qu'une ville fantôme recevant des trombes d'eau, balayée par de fortes rafales de vent. Des arbres jonchaient des rues de plusieurs quartiers et la rivière Atchafalaya était sortie de son lit. La maire de La Nouvelle-Orléans LaToya Cantrell a appelé les habitants à rester à l'abri. La ville avait instauré un couvre-feu pour la nuit de vendredi à samedi, à l'instar d'autres localités.
Certains bravent les éléments
Dans le Quartier français, le cœur historique de la ville, où des sacs de sable et des panneaux de bois protégeaient les magasins, quelques fêtards avaient quand même tenu à descendre la célèbre Bourbon Street en chantant et en buvant des cocktails "ouragan". Si des milliers d'habitants ont évacué vendredi les zones côtières, d'autres, en particulier dans les bayous, ont choisi de braver les éléments.
Des dizaines, peut-être même des centaines, d'habitants de Plaquemines, non loin, se sont réfugiés dans des "camps des marais", les bayous du delta seulement accessibles par bateau. Les inquiétudes tiennent surtout aux pluies diluviennes et à la submersion côtière qui accompagnent la tempête.
D'autant que le sol est déjà saturé après de récents orages et une pluviosité importante depuis le début de l'année ayant provoqué plusieurs crues du Mississippi.