Ventes à l'unité d'antibiotiques: bonne ou mauvaise solution?

Frédéric Bizart, économiste de la santé, donnait son avis sur la vente à l'unité des antibiotiques, sur BFMTV. - -
Frédéric Bizart, économiste de la santé, était invité à réagir au feu vert de l'Assemblée nationale à des expérimentations de vente à l'unité de certains antibiotiques dans des pharmacies volontaires. A terme, cette démarche pourrait se généraliser.
Frédéric Bizart craint "que cette nouveauté ne réponde pas aux objectifs annoncés, c'est-à-dire de réduire le volume de consommation et de réduire la quantité de médicaments que les gens ont chez eux".
L'éducation du patient
En revanche, estime-t-il, laisser "la possibilité aux pharmaciens de dispenser [des antibiotiques] à l'unité" peut être bénéfique "parce que ça permet d'affiner la dispensation" et "ça lui donne une liberté de plus", puisque le pharmacien est "responsable sur le plan de la chaîne pharmaceutique".
Mais pour l'économiste de la santé, la meilleure solution reste l'éducation du patient: "La meilleure solution est d'agir directement sur le patient". Pour cela, Frédéric Bizart s'appuie sur l'exemple de la campagne "les antibiotiques c'est pas automatique" qui avait très bien fonctionné, et qui avait réduit de 10% la consommation de ce type de médicaments.
Problèmes de coût et de sécurité
Le deuxième point concerne la sécurité, qui poserait dans ce cas-là un véritable problème, selon Frédéric Bizart. L'expert rappelle que dans les années 30, on avait privilégié un conditionnement qui n'était plus à l'unité parce qu'on avait considéré que ça n'était pas 'sécure'".
Enfin, pour lui, cela engendrerait une hausse possible des coûts puisque pour le moment, les antibiotiques ne sont industrialisés à l'unité, "ça sera donc au pharmacien d'enlever les médicaments des blisters", ce qui est compliqué. A terme "il faudrait que ce soit aux industriels de le faire en amont, et que les médicaments soient distribués en vrac".
Pour Frédéric Bizart, les pharmaciens qui vont expérimenter cette nouveauté ne seront pas nombreux car "il va falloir financer" ce changement "ou alors le modèle économique de pharmaciens va probablement être fragilisé".
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