Une forte augmentation des épisodes dépressifs observée chez les 18-24 ans

Les dépressions à répétition endommageraient le cerveau. (illustration) - Helga Weber - Flickr - CC
Le nombre de personnes ayant vécu un épisode dépressif caractérisé (EDC) dans les 12 derniers mois a augmenté de 2017 à 2021, souligne un bulletin épidémiologique de Santé Publique France publié mardi. Et "la progression la plus importante a été observée chez les jeunes adultes", soit les 18-24 ans.
La prélavence de l'EDC pour cette tranche d'âge était de seulement 9,7% en 2005 et 2010, de 11,7% en 2017 et grimpe à 20,8% en 2021. Il s'agit de "la hausse la plus importante" observée parmi toutes les tranches d'âges.
"Les jeunes adultes de 18-24 ans apparaissent comme la catégorie la plus touchée par un épisode dépressif dans l’année avec une augmentation de la prévalence observée sur la période 2017-2021 de près de 80%", écrit SPF, alors que dans les précédentes éditions de ce baromètre, la hausse "était comparable à celles du reste de la population".

Cette étude a été réalisée à partir des données du Baromètre de Santé publique France, par téléphone, avec des personnes âgées de 18 à 85 ans résidant en France métropolitaine. L’enquête a été menée par l’institut Ipsos, du 11 février au 15 décembre 2021. Au total, 24.514 personnes ont été interrogées.
"Le stress causé par la maladie de la Covid-19"
Impossible, bien sûr, d'établir dans chaque cas un lien précis de cause à effet entre la crise du Covid et la survenue d'une dépression, d'autant que les causes de cette maladie obéissent toujours à de multiples facteurs. Mais, de manière générale, "le stress causé par la maladie de la Covid-19 et les restrictions imposées pour la contrôler apparaît comme l'une des principales hypothèses explicatives de cette hausse", jugent les chercheurs.
Chez les étudiants, qui correspondent généralement à la tranche d'âge 18-24 ans, la prévalence des EDC "aurait doublé ces dix dernières années, passant de 10,1% en 2010 à 20,3% en 2021", souligne SPF, ajoutant que "les données de la littérature scientifique montrent que les étudiants constituent une population vulnérable aux problèmes de santé mentale, même hors contexte d’épidémie."
Ces résultats observés en France métropolitaine ont aussi été remarqués ailleurs dans le monde. Dans une étude publiée par The Lancet en octobre 2021, les chercheurs estimaient que le nombre de cas de troubles dépressifs avait augmenté de 27,6% dans le monde en 2020, le nombre de cas de troubles anxieux de 25,6%.
En 2021, les jeunes, mais aussi "les femmes, les personnes vivant seules et les familles monoparentales" tout comme les personnes en difficulté financières, et celles "indiquant que la Covid-19 avait eu un impact négatif sur leur moral, avaient un risque d’EDC plus élevé", écrivent également les chercheurs de Santé Publique France.
