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Santé

Soupçon autour d'un médicament anticancéreux

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(Reuters)

PARIS (Reuters) - Si le laboratoire français Genopharm, filiale du groupe Alkopharma, a comme l'affirme Le Parisien commercialisé des lots périmés d'un anticancéreux pour enfants, il aura à en répondre devant la justice, a déclaré jeudi Xavier Bertrand, qui attend toutefois des clarifications sur ce dossier.

Selon Le Parisien-Aujourd'hui en France, un laboratoire pharmaceutique allemand, Riemser, devait porter plainte jeudi devant le tribunal de grande instance de Paris pour "faux et usage de faux, tromperie et falsification" contre Genopharm.

Il accuse le laboratoire d'avoir falsifié la date de péremption de lots périmés de Thiotepa, qui auraient été utilisés pour soigner des enfants cancéreux.

"D'après les éléments recueillis par Riemser, le produit se trouvait encore sur le marché début 2011 alors que sa date d'utilisation arrivait à expiration en mars 2009", précise Le Parisien.

"Au bout de dix-huit mois, le produit perd beaucoup de son efficacité, ce qui risque de fausser gravement les traitements", ajoute le quotidien.

Toujours selon Le Parisien, les Allemands ont saisi en mars l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) qui a procédé au rappel de deux lots suspects le 12 octobre. Genopharm aurait réalisé un faux certificat de date de péremption courant jusqu'à fin août 2011, remis à l'Afssaps lors de son enquête.

"Si c'est avéré, c'est gravissime", a commenté le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé sur France Info, tout en notant que "c'est un concurrent allemand qui lui fait ce reproche".

"L'Afssaps a lancé des enquêtes sur ce sujet. On a procédé au retrait des lots. Je veux savoir ce qui s'est passé entre le dépôt de cette information et le retrait des lots. Je veux savoir s'il n'y a pas eu la moindre perte de chance pour les enfants concernés", a dit Xavier Bertrand.

"S'il y a falsification, c'est gravissime, et là, il faut en répondre pas seulement devant les autorités sanitaires mais devant la justice. Je veux tirer tout ceci au clair du début jusqu'à la fin", a ajouté le ministre.

Sophie Louet

Reuters