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"Restons prudents encore 3 à 6 mois": le Pr Delfraissy appelle les Français à "tenir bon" face au Covid

Jean-François Delfraissy à sa sortie de l'Elysée le 5 mars 2020

Jean-François Delfraissy à sa sortie de l'Elysée le 5 mars 2020 - Ludovic Marin © 2019 AFP

Dans une interview au Parisien, le président du Conseil scientifique envisage une sortie de l'épidémie "à l'été ou l'automne 2021", grâce au vaccin. En attendant, il demande aux Français de rester prudents.

Oui, les Français en ont marre. Mais il faut "tenir bon", demande Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, dans une interview accordée à nos confrères du Parisien. Le professeur appelle à la prudence "encore trois à six mois" et envisage une sortie de l'épidémie "à l'été ou l'automne 2021", grâce au vaccin.

Un risque de 3ème vague "pas négligeable"

Jean-François Delfraissy estime que la France se situe actuellement "à un plateau, avec une stagnation des nouveaux cas aux alentours de 10.000 à 15.000 par jour", rappelant que "la vague de froid a favorisé [l]a recirculation" du Covid-19 dans la population. Mardi, 11.532 nouveaux cas ont été rapportés par Santé publique France (SpF) et 483 morts supplémentaires.

Le risque d'une troisième vague "n'est pas négligeable" mais "il faut tout faire pour l'éviter", affirme-t-il. Pour le président du Conseil scientifique, la France pourrait être mieux armée ces prochains mois pour affronter le coronavirus, grâce à l'arrivée de "tests antigéniques plus sensibles", "des prélèvements salivaires" et "un nouveau médicament à base d'anticorps monoclonaux".

Un début d'année "pas différent de 2020"

Surtout l'arrivée du vaccin devrait radicalement changer la donne, mais pas dans l'immédiat.

"L'arrivée des vaccins n'aura pas d'impact sur le premier trimestre 2021 et très peu sur le deuxième. Ce début d'année ne sera pas différent de 2020", prévient-il. "Tenons bons".

Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran doivent justement s'exprimer devant les députés ce mercredi, à partir de 16h30 pour détailler la stratégie vaccinale de la France.

"Pas d'urgence à immuniser la France entière"

Pas question de brûler les étapes, surtout dans un contexte de défiance forte. Jean-François Delfraissy estime qu'il "n'y a pas d'urgence à immuniser la France entière" et dit que "cela prendra jusqu'à fin avril, voire mai, pour immuniser les 22 millions de Français les plus à risque".

Il reconnaît que des interrogations demeurent sur "la durée immunitaire" et "les effets secondaires qu'il va falloir surveiller". Mais pour lui, il n'y a pas de doute, il ira se faire vacciner "sans hésitation" quand sera venu son tour.

Interrogé sur les fêtes de fin d'années, Jean-François Delfraissy explique qu'il ne fêtera pas le réveillon du Nouvel an. Et pour Noël, l'immunologue ne fera pas de dîner.

"Je pendrai un verre et quelques petits fours avec une partie de ma famille le 24 et un verre avec l'autre partie le 25."

Il ne dit pas que les Français doivent à tout prix en faire de même: "Chacun agit comme il l'entend, comme un compromis entre soi-même et les membres de sa famille."

Par E.P avec AFP