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Santé

Les logiciels de prescriptions accusés d'erreurs médicales

Ces logiciels seraient massivement utilisés dans les hôpitaux

Ces logiciels seraient massivement utilisés dans les hôpitaux - -

Un rapport publié au mois de mars dernier et dévoilé par "Le Parisien" ce mercredi met en cause ces logiciels massivement utilisés dans les hôpitaux.

Lydia Cohen, 72 ans, allergique à l'amoxicilline, est décédée en novembre 2011 à Versailles, dans les Yvelines. Un rapport, cité par Le Parisien ce mercredi, a formellement établi au mois de mars qu'elle était morte des suites d'une allergie médicamenteuse après une défaillance informatique d'un logiciel de prescription médicale. L'allergie, pourtant consignée dans le dossier médical, "n'apparaît pas dans le système informatique", constate le rapport.

Ce rapport de la commission régionale de conciliation et d'indemnisation, cite des experts qui affirment même que "ces systèmes, en place dans de nombreux établissements, n'assurent pas une sécurité fine, en particulier dans le domaine des éventuelles allergies". L'Agence nationale de sécurité du médicament, aurait même reconnu avoir "reçu plusieurs dizaines de signalements de dysfonctionnements sur ces logiciels depuis 2012".

Des suggestions automatiques

Il s'agit de logiciels informatiques qui permettent aux médecins de saisir leurs prescriptions sur ordinateur. Un système qui facilite notamment la lecture par les infirmières dans les hôpitaux et est censé réduire les erreurs. Mais parfois, ces logiciels suggèrent automatiquement des noms de médicaments et des dosages, en fonction de la pathologie des patients. Or, selon les praticiens, certains de ces logiciels sont très difficiles à comprendre.

De plus, "la plupart des systèmes informatiques disponibles dans les hôpitaux ne sont pas actuellement performants pour permettre une alerte" et "n'assurent pas une sécurité fine en particulier dans le domaine de contre-indications", pointe le rapport. Une situation préoccupante, d'autant que la certification des logiciels utilisés par la Haute autorité de Santé ne sera effective qu'en 2015.

Un retrait des logiciels défectueux

La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a estimé dès mercredi qu'"il va falloir regarder très précisément ce qui a pu se passer dans le cas identifié aujourd'hui, mais si les logiciels ont dysfonctionné, ils seront retirés, cela ne fait aucun doute". Elle précise que "si une enquête est nécessaire, elle sera évidemment lancée".

Mais, souligne la ministre, "je ne voudrais pas qu'à travers cette affaire, on jette une fois de plus un soupçon généralisé sur la manière dont les Français, les patients sont accueillis dans les hôpitaux". Elle rappelle également qu'en dépit de l'aide que peuvent apporter ces logiciels, la prescription "reste un acte individuel", l'informatique ne pouvant "se substituer à la prescription personnalisée, individualisée par le médecin".

A.D. avec AFP