Les enfants ont perdu près de 20 minutes de sommeil par nuit en 15 ans

D'après une étude menée par les universités de Tours et d'Orléans et dévoilée dans Le Parisien, les nuits de nos enfants sont de plus en plus courtes. La réforme des rythmes scolaires de 2013 est mise hors de cause.

Les enfants ne passent pas assez de temps sous la couette. À la demande du ministère de l’Éducation nationale qui souhaitait mesurer les effets des nouveaux rythmes scolaires, trois chercheurs des universités de Tours et d’Orléans ont observé les rythmes de sommeil de 778 enfants âgés de 5 à 10 ans, issus d’un échantillon représentatif d’écoles. Et le résultat de leur étude dévoilé dans Le Parisien est sans appel.

Nos enfants ont perdu en moyenne quinze à vingt minutes de sommeil par nuit. Quand un enfant de 5 ans a besoin de 11h30 de repos en semaine, il ne dort aujourd’hui plus que 10h33 en moyenne. Même chose pour les enfants de 8 ans, censés dormir 10h30, qui ne passent désormais que 10h14 en moyenne dans les bras de Morphée. Pis, les moins de 18 ans ont perdu une heure de sommeil par nuit en un siècle. Un phénomène inquiétant car susceptible de troubler la concentration à l’école et de modifier le comportement de nos enfants au quotidien, selon les spécialistes. 

Les rythmes scolaires pas responsables

Si la réforme des rythmes scolaires de 2013, avec le retour de l’école le mercredi et la mise en place d’activités périscolaires l’après-midi, a suscité l’inquiétude de nombreuses écoles et parents d’élèves, elle ne semble pas avoir impacté le sommeil des plus petits. D’après les chercheurs, le niveau d’attention des élèves est resté le même durant la semaine malgré cette nouvelle organisation: faible le lundi avant d’augmenter le mercredi et de stagner le vendredi. Aussi, 80% des parents affirment que leur enfant n’éprouve pas de difficulté à se lever le matin.

Les causes du manque de sommeil des enfants sont donc à chercher ailleurs. Et notamment du côté des parents. L’étude révèle en effet ces derniers sous-estiment d’environ 30 à 50 minutes le temps réellement passé par leurs enfants sur l’oreiller. Mais les écoliers subissent également ce que les chercheurs appellent le "jet lag social". Autrement dit, le changement de rythme entre le week-end, caractérisé par des couchers plus tardifs et des grasses matinées, et la semaine.

La multiplication des écrans dans les foyers n’arrange rien. De nombreuses études ont déjà démontré qu’ils pouvaient être à l’origine de troubles du sommeil. Or, d’après une enquête de l'académie de Toulouse citée par Le Parisien, près d’un écolier de grande section de maternelle sur cinq (19%) possède un ordinateur ou une télévision dans sa chambre.

Paul Louis