Les crèmes solaires bio, pas vraiment plus respectueuses de l'environnement que les autres
Les beaux jours sont revenus, les expositions au soleil également. C'est donc le moment, si ce n'est pas encore fait, d'aller choisir sa crème solaire pour le printemps, et en prévision de l'été. Outre une crème efficace pour réduire le risque d'attraper un coup de soleil, la conscience écologique fait pencher la balance vers un produit respectueux de l'environnement et des fonds marins.
Il n'est "pas prouvé" qu'un produit soit vraiment bio
Une consommatrice explique à BFMTV être à la recherche du produit "le moins chimique possible", afin d'éviter de multiplier les composants "qui pourraient être nocifs". Elle est consciente que désormais, il est indiqué sur les étiquettes qu'une crème n'est pas nocive pour les océans par exemple, mais "c'est peut-être très naïf" d'y croire, reconnaît-elle.
Un test, soumis par l'équipe de reportage de BFMTV à un laboratoire, a montré qu'il n'y avait effectivement pas de réelle différence entre les crèmes classiques et celles qui se prétendent bio - "ce qui n'est pas forcément prouvé", selon Stéphane Pirnay, expert en toxicologie.
"Ce qui est indiqué sur l'étiquette n'est pas forcément autorisé par le règlement", explique le spécialiste. "Cela doit être corrigé pour être conforme à la réglementation"
25.000 tonnes de produits solaires dans les océans
Il est donc difficile de trouver une crème solaire respectueuse de l'environnement. Les ONG de défense de l'océan, comme Surfrider, conseillent tout simplement de "ne pas utiliser ce genre de crèmes".
"Il vaut mieux utiliser des t-shirts ou des Lycra, qui vont vous permettre de vous protéger" des rayons du soleil, estime sur BFMTV Marc Valmassoni, en charge du programme de qualité de l'eau chez Surfrider, qui appelle au moins à "réduire" son usage de crème solaire.
D'après l'ONG, 25.000 tonnes de produits solaires se répandent chaque année dans les océans. Sans qu'aucun d'entre eux ne soit réellement moins néfaste.
"Bouleversement de l'équilibre d'écosystèmes entiers"
Surfrider déplorait, dans un article publié sur son site internet en mai 2022, que les crèmes solaires, considérées comme des produits cosmétiques en Europe, n'aient pas à se conformer à des critères concernant leur "impact sur le milieu marin". Ces produits sont néanmoins soumis au respect de critères sur le SPF (Sun Protection Factor) ou encore la résistance à l’eau, souligne l'ONG.
"Les filtres UV (contenus dans les crèmes, NDLR) vont directement impacter la croissance, la reproduction et la mortalité des certaines espèces, menant indirectement à leur disparition et au bouleversement de l’équilibre d’écosystèmes entiers", explique l'ONG sur son site.
Surfrider assure également qu'il n'y a pas que les "zones tropicales ou fortement touristiques" qui sont touchées par cette pollution chimique, bien qu'une plus forte concentration de filtres UV renforce leur nocivité.