Le tabagisme "en nette baisse" en France: 4 millions de fumeurs quotidiens en moins en 10 ans

Devanture d'un bureau de tabac. (Photo d'illustration) - Photo par JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Ce sont des chiffres plus qu'encourageants. Depuis 2014, rapporte Santé Publique France dans son baromètre 2024 publié ce mercredi 15 octobre, la France recense 4 millions de fumeurs quotidiens en moins.
Alors que le tabac demeure la première cause de mortalité évitable dans le pays -il tue 75.000 personnes par an, ce qui représente 13% des décès- le tabagisme est "en nette baisse par rapport à 2021", se félicite l'agence sanitaire.
En 2024, chez les 18-75 ans, l'agence décompte 24% de fumeurs de tabac et 17,4% quotidiennement, contre respectivement 32 et 25% en 2021. D'après elle, "ces baisses s'inscrivent dans une tendance initiée en 2016" et qui s'est vraisemblablement poursuivie jusqu'en 2019, avant une stabilisation. En 2023, la baisse a de nouveau repris.
En revanche, les chiffres de l'étude révèlent l'existence de disparités et d'inégalités face à cette addiction en fonction des régions et de l'environnement social des individus sondés. Les Français les plus modestes sont ainsi plus susceptibles de fumer (et de fumer quotidiennement) s'ils vivent dans le sud du pays plutôt qu'au nord.
Plus de fumeurs dans le Sud
Par rapport à la moyenne des autres régions, c'est dans le Grand-Est (19,8%), en Occitanie (20,6%) et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (20,9%) que le tabagisme quotidien est le plus important. En cause, principalement des facteurs culturels et la promiscuité avec des pays frontaliers où le prix des cigarettes est plus bas que dans l'Hexagone.
Une dépendance marquée localement qui s'observe également parmi les populations les plus défavorisées comme chez les ouvriers (25,1%) ou encore les personnes au chômage. Dans cette dernière catégorie, Santé Publique France note 29,7% de fumeurs.
"La prévalence du tabagisme quotidien est nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est plus faible", détaille le baromètre.
Aussi, 19,2% des actifs fument, dont 11,8% sont cadres et ou exercent des professions intellectuelles supérieures. À noter que 8,8% des retraités et 12,2% des étudiants sont fumeurs en France, en 2024.
Le rôle central de la prévention
C'est une autre donnée intéressante du baromètre. En effet, plus de la moitié des fumeurs quotidiens, soit 55% d'entre eux, déclarent avoir envie d'arrêter de fumer et 17,3% expliquent avoir fait une tentative d'arrêt d'au moins une semaine au cours des douze derniers mois.
"Comme observé en 2021, les tentatives d’arrêt sont plus fréquentes chez les fumeurs socio-économiquement plus favorisés, et notamment parmi les plus diplômés", détaille le sondage.
À chaque nouvelle tentative, rappelle Santé Publique France, les chances de devenir non-fumeur augmentent considérablement. Elles sont multipliées par cinq. Les tentatives sont donc des bases solides pour concrétiser, à terme, un réel arrêt du tabagisme.
Par ailleurs, et la prévention n'y est pas étrangère, les chiffres du baromètre semblent indiquer que les ventes de tabac chutent durablement en France. Elles sont en baisse de 24% entre 2021 et 2024.
Dans de nombreux cas, l'arrêt total de la cigarette est initié par des temps préventifs nationaux forts comme lors du "Mois sans tabac". L'objectif premier des autorités de santé étant, par ces actions, de générer dans la population des tentatives d'arrêt d'au moins 30 jours. Passés ce cap, les fumeurs désamorcent et désapprennent un certain nombre de réflexes liés au tabagisme. "Changer ses habitudes liées au tabac" est, par ailleurs, l'un des conseils de Tabac info service pour réussir à s'arrêter.