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La pandémie de coronavirus pourrait avoir fait baisser le nombre de prématurés

Une Polonaise de 29 ans a donné naissance à six bébés à Cracovie (Pologne) (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Une Polonaise de 29 ans a donné naissance à six bébés à Cracovie (Pologne) (PHOTO D'ILLUSTRATION). - LOIC VENANCE, AFP/Archives

Deux études irlandaise et danoise évoquent une baisse drastique du nombre d'enfants nés avant terme dans des maternités locales durant le confinement. Mais les médecins restent prudents.

C'est une relation de cause à effet à laquelle les médecins n'avaient pas pensé. D'après deux études irlandaise et danoise, le nombre d'enfants nés de façon prématurée aurait connu une nette baisse pendant la pandémie, et ce, grâce au confinement. Des résultats toutefois à prendre avec prudence, s'agissant pour l'heure d'hypothèses de travail, rappellent le New York Times et Le Parisien dans son édition du jour.

Une baisse de 90% au Danemark

Le constat a d'abord été observé par l'University Maternity Hospital Limerick en Irlande, qui a confiné sa population du 12 mars au 18 mai. Le spécialiste en néonatologie Roy Philip observe que durant cette période, la proportion d'enfants nés avant les 280 jours d'aménorrhée a chuté de façon significative dans la maternité de Limerick: seuls 2 accouchements pour 1000 l'ont été entre janvier et avril 2020, contre 8 pour 1000 à la même période durant les vingt dernières années.

Le phénomène a également été observé par les chercheurs du Statens Serum Institut de Copenhague (Danemark). Durant le confinement, du 12 mars au 14 avril, le nombre de nourrissons nés avant terme a baissé de 90%. Depuis, des hôpitaux canadiens, australiens et américains ont fait part d'un même constat. Comme ce docteur de Nashville (Tennessee) qui affirme sur Twitter que le "Covid19 semble faire diminuer le nombre de nourrissons en unité de soins intensifs néonatals".

Un cocon loin des infections

Comment expliquer une telle baisse? Le confinement pourrait effectivement avoir créé un univers de repos et de calme bénéfique à la mère, davantage éloignée du stress de la vie active. La baisse du temps passé dans la pollution urbaine est également une piste envisagée.

"Pendant le confinement, on a vécu dans un cocon et on se lavait les mains 25 fois par jour, cela réduit les risques d’attraper une infection", poursuit au Parisien Laurent Salomon, gynécologue obstétricien à la maternité de l’hôpital parisien de Necker.

Mais ce dernier tient à souligner qu'il ne s'agit pour l'heure que "d'hypothèses de travail". D'autant que certains accouchements sont parfois provoqués volontairement lors d'une consultation par les médecins pour éviter une complication. Or, les consultations médicales ont drastiquement diminué durant l'épidémie. "Il faut attendre d’en savoir plus", prévient le gynécologue.

Surtout, il serait réducteur d'affirmer que toutes les femmes enceintes ont vécu le confinement de façon totalement apaisé. S'occuper des autres enfants à plein temps a pu mettre les nerfs des futures mamans à rude épreuve. Toute comme l'inquiétude liée aux conséquences économiques de la crise sanitaire. En France, aucune donnée n'est pour l'heure disponible sur le nombre de naissances prématurées pour l'année en cours.

Esther Paolini Journaliste BFMTV