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Santé

L'exercice physique pendant l'enfance a des avantages durables

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- - iStock - SolStock

Des chercheurs estiment que l'exercice physique pratiqué pendant l'enfance peut compenser les effets négatifs d'un régime alimentaire riche en graisses dans les années qui suivent: le risque d'obésité est toujours présent, mais les complications qui y sont associées diminuent.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il est recommandé de réaliser au moins 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée et élevée, au moins 5 jours par semaine. Ces 30 minutes peuvent facilement s’intégrer dans la vie quotidienne (marche, vélo, montée d’escalier…), ou être pratiquées dans le cadre d’activités sportives de loisirs (footing, cyclisme, sports collectifs, danse, natation, marche nordique, fitness…).

Des conseils qui s'appliquent également aux plus petits puisque eux aussi ont besoin de bouger et même plus que les adultes. "Plus tôt les enfants prennent l’habitude d’être actifs, plus longtemps ils garderont ce bon réflexe." affirme le programme "Manger Bouger". Des chercheurs de l'université d'Auckland (Nouvelle-Zélande) ont trouvé un autre avantage à pratiquer une activité physique dès le plus jeune âge.

Ils affirment dans une récente étude que cette bonne habitude permet de contrecarrer certains des effets dommageables d'un régime riche en matières grasses dans les années qui suivent. Plus particulièrement, ils ont constaté que les os possèdent une "mémoire" des effets bénéfiques de l'exercice physique longtemps après l'arrêt de celui-ci et que cette mémoire osseuse continue de changer la façon dont le corps métabolise (transformer une substance par le métabolisme) un régime alimentaire à forte teneur en matières grasses.

L'inflammation de l'organisme est diminuée

L'équipe de recherche a comparé la santé osseuse et le métabolisme de rats dans différentes conditions d'alimentation et d'exercice. Les animaux ont été répartis en trois groupes: des rats recevaient un régime riche en matières grasses et une roue pour de l'exercice dans leur cage, un régime riche en matières grasses mais pas de roue ou un régime alimentaire classique et pas de roue.

Ils ont constaté que dans le premier groupe de rats, leur activité physique supplémentaire a provoqué la baisse de l'expression des gènes liés à l'inflammation, malgré leur alimentation. Ce type de régime au début de la vie est en effet connu pour augmenter l'activité de gènes qui provoquent cette inflammation. Cette dernière est une réponse naturelle du corps en cas d'infections ou de blessures.

Mais une inflammation provoquée par une mauvaise alimentation sur la durée peut endommager des cellules et tissus du corps et ainsi augmenter le risque d'obésité, de maladies cardiaques, de cancers et d'autres maladies. L'activité physique a également modifié la façon dont les os de rats ont métabolisé l'énergie des aliments en réduisant la réponse du corps, l'inflammation, en réponse à un régime alimentaire à haute teneur en calories.

"Pas le même profil d'effets négatifs"

"Ces changements ont duré longtemps après que les rats ont cessé de faire cet exercice dans leur milieu de vie", explique le Dr Justin O'Sullivan, principal auteur de l'étude. "La moelle osseuse portait une 'mémoire' des effets de l'exercice. C'est la première démonstration d'un effet durable de l'exercice passé la puberté. Les rats ont toujours grossi, mais l'exercice a permis le fait que, même s'ils prennent du poids, ils n'ont pas le même profil d'effets négatifs communs avec un régime alimentaire très gras."

Pour le chercheur, ces conclusions peuvent aider les scientifiques à comprendre pourquoi, même si l'obésité et le diabète sont souvent liés, certaines personnes atteintes d'obésité ne développent pas de diabète. "Elles soulignent également les avantages pour la santé de l'exercice physique chez les enfants", précise-t-il. Avec la hausse des taux de surpoids et d'obésité chez les enfants et adolescents dans le monde, il est ainsi important de comprendre les effets de ces conditions sur la santé osseuse.

"Le métabolisme osseux influence fortement le métabolisme de l'énergie dans le corps et ce métabolisme est le point central de la raison pour laquelle certains enfants et adultes deviennent obèses", concluent les auteurs. Ces derniers souhaitent maintenant répéter l'expérience pour voir si ces bienfaits persistent dans la vieillesse et si l'exercice, à partir de quel âge, à quel rythme et pendant combien de temps, pourrait avoir un impact bénéfique sur d'autres gènes en lien avec le métabolisme des graisses.

Alexandra Bresson