L'épidémie de grippe atteint un "niveau d'intensité exceptionnellement élevé" à l'hôpital

L'épidémie de grippe saisonnière s'est encore renforcée dans l'Hexagone la semaine dernière, tandis que celle de bronchiolite, en cours dans onze régions, a continué de baisser en intensité, a indiqué Santé publique France (SpF) dans son bulletin hebdomadaire ce mercredi 8 janvier.
Pendant la semaine du 30 décembre au 5 janvier, la part des hospitalisations pour grippe et syndrome grippal parmi toutes les hospitalisations a atteint "un niveau d'intensité exceptionnellement élevé par comparaison aux saisons antérieures", selon ce bulletin.
Les indicateurs de la grippe se sont aussi accentués en médecine de ville, mais moins que les deux semaines d'avant, ce que Santé publique France lie aux vacances de Noël. Mais à l'hôpital, les indicateurs sont en hausse "dans toutes les classes d'âges excepté chez les 5-14 ans". Les plus âgés sont particulièrement concernés: les 65 ans et plus représentaient la semaine dernière 69% des hospitalisations après passage aux urgences pour grippe/syndrome grippal.
"Dans les établissements médicaux-sociaux, le nombre de cas groupés attribués à la grippe continuait d'augmenter", ajoute cet organisme public dépendant du ministère de la Santé. Le nombre de décès en lien avec la grippe a aussi fortement augmenté.
La grippe touche l'intégralité des régions de l'Hexagone. En Outre-mer, l'épidémie sévit en Martinique et en Guadeloupe, tandis que Mayotte et la Guyane sont elles, en phase de "pré-épidémie".
Cette épidémie de grippe saisonnière et d'autres affections respiratoires mettent les hôpitaux en tension un peu partout: au moins une vingtaine d'établissements hospitaliers en France ont déclenché des "plans blancs" face à l'afflux de malades dans leurs services d'urgence, selon un décompte -probablement sous-estimé- mardi de l'AFP. Pour Marie-Anne Rameix-Welti, responsable du Centre national de référence des infections respiratoires à l'Institut Pasteur, "on ne sait pas encore si l'on a atteint le pic (de l'épidémie) ou pas".
Les deux souches virales circulant actuellement en France sont apparentées à celles présentes dans les vaccins contre la grippe 2024-25, ces derniers devraient être efficaces - mais les données en vie réelle doivent encore être publiées.
La bronchiolite en diminution
Quant à l'épidémie de bronchiolite, elle se poursuit dans onze régions de l'Hexagone mais son intensité décroît pour la troisième semaine consécutive, tant en ville qu'à l'hôpital. Les Antilles, Mayotte et la Guyane sont aussi en phase épidémique. Les indicateurs du Covid-19 sont par ailleurs stables à des niveaux bas, avec une "diminution du taux de positivité en ville, à l'hôpital et dans les eaux usées".
"La vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la grippe et le Covid-19, en particulier des formes graves de ces maladies", rappelle Santé publique France. Elle est recommandée "à toutes les personnes éligibles, afin de les protéger et de protéger leur entourage", notamment les personnes âgées de 65 ans et plus ou celles qui sont immunodéprimées, les nourrissons de plus de 6 mois atteints de comorbidités, les femmes enceintes, les résidents en établissements médico-sociaux de tous âges.
Elle l'est aussi pour les personnes en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables aux formes graves de l'infection, y compris les professionnels de santé.
En complément, rappelle l'agence sanitaire, l'adoption des gestes barrières reste indispensable pour se protéger de l'ensemble des maladies de l'hiver: lavage des mains, aération des pièces et port du masque en cas de symptômes (fièvre, mal de gorge ou toux), dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles.