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Jean-François Delfraissy pense qu'on "ira vers une 3e dose" pour "une grande partie des vaccinés"

Le président du Conseil scientifique, Jean-Francois Delfraissy, à Paris le 13 mars 2021

Le président du Conseil scientifique, Jean-Francois Delfraissy, à Paris le 13 mars 2021 - Ludovic Marin © 2019 AFP

Le président du Conseil scientifique était l'invité de Télématin sur France 2 ce mercredi. Il a livré son "impression personnelle" quant au public appelé à terme à recevoir une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19.

"On manque de données là-dessus, c’est un peu tôt. Mais je pense qu’on ira." Ce mercredi matin, sur le plateau du Télématin de France 2, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, s'est emparé de la future campagne d'administration d'une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19. Et son "impression personnelle" est que, bien que destinée pour le moment à un public âgé et vulnérable, celle-ci aura vocation à s'étendre à un pan bien plus large de la population française, recouvrant même "une grande partie de la population vaccinée".

Priorités

Dans son avis rendu mardi, la Haute Autorité de Santé a officialisé le lancement courant septembre d'une nouvelle tournée de vaccination - qui représenteront donc une troisième injection pour l'essentiel des patients -, un "rappel" visant à lutter contre l'affaiblissement de l'efficacité du vaccin anti-Covid-19 au fil du temps et de la montée en puissance du variant Delta.

Désignant la patientèle appelée à découvrir son épaule une fois de plus, l'instance a pour le moment cité les résidents d'Ehpad ou des unités de soins longue durée, les personnes âgées de plus de 80 ans à leur domicile, les personnes très vulnérables aux formes graves du virus, ou les individus immunodéprimés. Très vite, l'ensemble des Français âgés de 65 ans et plus seront invités à se faire inoculer à nouveau.

Sur le plateau de Télématin, Jean-François Delfraissy a commencé par souligner cet ordre de priorités: "Ça va concerner les personnes les plus âgées. Et on sait qu’il existe une immunosénescence, c’est-à-dire une baisse de la réponse immunitaire à la réponse vaccinale, donc c’est assez logique".

"Il s’agit véritablement d’un rappel, pour restimuler la réponse immunitaire au vaccin, et je vous rappelle que le vaccin – il y a maintenant une série de données qui ont été rappelées tout à l’heure – protège bien contre les formes sévères et graves, en revanche il protège moins bien contre l’infection", a expliqué le président du Conseil scientifique, qui en a conclu: "Donc plus on va revacciner avec un rappel, plus on risque de récupérer cette part (perdue, NDLR) contre l’infection."

Sentiment personnel et prudence

Et l'immunologue juge, sans engager pour le moment l'institution dont il a la charge, que cette dose de rappel a vocation à atteindre un segment plus vaste de la population. Interrogé sur une éventuelle recommandation en ce sens de la part du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy a ainsi rétorqué:

"On manque de données là-dessus, c’est un peu tôt. Mais je pense qu’on ira."

Relancé au sujet d'une troisième dose "pour tous", le spécialiste n'a toutefois pas repris ce découpage. "Mon impression personnelle, c’est qu’on ira vers une troisième dose pour une grande partie de la population vaccinée", a-t-il plus prudemment pointé.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV